Le sujet intéresse, passionne même. Les opinions sont parfois tranchées, parce que de la peur découle souvent la colère.
Alors quand Jean-Marc Landry, éthologue dit qu'il va essayer de montrer que "les chiens de protection sont des chiens magnifiques", quelques murmures réprobateurs laissent augurer que certains auditeurs présents ne s'en laisseront pas conter.
Le fondateur de l’IPRA (Institut pour la Promotion et la Recherche sur les Animaux de protection) conte pourtant ses nombreuses expériences à travers les tests des chiens, les recherches et les études réalisées, les vidéos in situ...
Jean-Marc Landry était le principal intervenant des quatre réunions d'information proposées sur ce sujet par le Parc national des Ecrins avant la saison estivale.
Quelque 220 personnes ont participé à ces rendez-vous organisés à Gap, Embrun, Briançon et Bourg d'Oisans, co-animées par un représentant de la DDT du département concerné : Jérôme Patrouiller pour l’Isère et Pascal Méry pour les Hautes-Alpes.
Comprendre l'éleveur, comprendre le randonneur, comprendre le chien... qui doit tout comprendre de situations très diverses.... mais aussi faire face au loup. Le conférencier ne cache pas la complexité d'une situation encore nouvelle.
Il faudra encore du temps pour former les éleveurs et les randonneurs, éduquer et sélectionner les chiens... A chacun d'y contribuer.
Il ne s'agit pas de convaincre au final mais bien d'échanger, d'écouter la réalité des expériences vécues, de part et d'autres, et de cheminer ensemble, éleveurs, bergers, randonneurs et professionnels de l'accompagnement en montage, éducateurs de chiens...
Hormis les témoignages de peurs, parfois très fortes (transformées en colère dès lors que le berger, si il est présent, n'intervient pas), les cas de morsures réelles sont extrêmement rares. Beaucoup moins que dans la vie "domestique". Les chiens de protection ne sont pas des chiens d'attaques mais de dissuasion insistent les représentants des services de l'Etat.
L’importance de communiquer sur les comportements à avoir face aux chiens de protection a été soulignée.
Pour réduire l’appréhension que l'on peut légitimement avoir face aux chiens, Jean-Marc Landry intervient dans une vidéo (ci-dessous) réalisée avec le soutien de plusieurs partenaires, dont le Parc national des Ecrins.
En moins de 4 minutes, il résume et "montre" quelques comportements à retenir.
Publiée et largement commentée sur la page Facebook du Parc national des Ecrins, la vidéo a été "vue" plus de 200 000 fois et partagée près de 5000 fois en une dizaine de jours.
- - Contourner le troupeau (si possible)
- - Faire face aux chiens mais ne pas les regarder dans les yeux
- - Parler aux chiens
- - Parler (encore et encore !) aux chiens
- - Mettre un objet (sac, chapeau...) entre vous et le chien
- - Ne pas agresser le chien avec un bâton ou tout autre bombe à poivre (très dangereux !)
Afin de compléter l’information, deux autres vidéos au même format de 4 min sont en cours de réalisation : une sur le rôle des chiens de protection et une autre sur des mises en situation plus spécifiques : VTT, chiens plus agressifs, que faire avec des enfants...
Jean-Marc Landry n'a pas caché ne pas avoir de solution "miracle" quand se promène soi même avec son chien... hormis d'éviter autant que possible les alpages ou les troupeaux sont sous la protection de ces chiens.
En amont de la saison estivale, le sujet intéressait donc des habitants, des personnels d'accueil des offices de tourisme ou de Maison du Parc national, des professionnels du tourisme, encadrants d’activités en montagnes, randonneurs, VTTistes, élus, éleveurs… De manière générale, l’écoute et le respect des opinions ont prévalu. Les informations transmises ont été très appréciées et ont donné lieu à des échanges particulièrement riches entre les participants et les animateurs.
Le rôle des chacun et des médias dans l’alimentation du sentiment de peur ou au contraire pour éduquer et faire passer les bons messages a été évoqué. L’occasion aussi de rappeler l’importance de témoigner des rencontres qui se sont mal passées à travers les fiches incident disponibles dans les offices du tourisme et les maisons du Parc.
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