Avec la mort de Claude Roger, c’est une page de l’histoire du Parc national qui se tourne. Embauché à Saint-Maurice-en-Valgodemard à la création du Parc en 1973, Claude a déroulé toute sa carrière au service des parcs nationaux : en tant que garde-moniteur dans les vallées du Valgaudemar et de la Vallouise jusqu'en 1995, avant quelques années passées en Maurienne (parc national de la Vanoise), puis en tant qu’adjoint au chef de secteur à son retour en Vallouise en 1999. Claude avait pris sa retraite en 2006.
Claude Roger avait de nombreuses cordes à son arc. Comme le raconte Marcel Chaud, garde dans le Valgaudemar et en Vallouise puis chef de secteur de la Vallouise, « c’était un passionné de botanique, un des spécialistes de la flore à la création du Parc. » Pour Christian Baïsset, un de ses collègues en Vallouise, « c’était une chance de travailler avec lui, j’ai beaucoup appris à ses côtés. Il m’a beaucoup aidé, notamment pour mettre en place le programme DELPHINE (programme de connaissance de la flore). » Autre sujet de prédilection de Claude Roger : le tétras lyre. « Il était spécialisé dans la gestion de ce galliforme, précise Marcel Chaud. C’est lui qui organisait les comptages à l’échelle du parc et qui a mis en place les premières mesures de protection. »
À gauche, comptage des coqs tétras lyre. À droite, installation d'une zone de protection (photo prise par Claude Roger).
Un scientifique donc, mais doublé d’une fibre artistique développée. « Il dessinait très bien, explique Marcel. C’est lui qui a conçu les premiers cahiers de coloriage pour les enfants. Il faisait aussi des montages audiovisuels et proposait énormément d’animations avec Maryse, l’hôtesse d’accueil de la maison du Parc à Vallouise. »
À ces multiples compétences s’ajoutaient des qualités humaines unanimement reconnues : « il était apprécié par tous au secteur », commente Christian Baïsset. Chantal Vair, secrétaire du secteur de la Vallouise à l’époque, ajoute : « c’était quelqu’un de très gentil, bienveillant, attentionné, très discret, qui aimait son métier. » Un amoureux de la montagne également, qu’il pratiquait régulièrement pendant son temps libre, notamment avec son collègue Christian. « En plus d’un collègue, Claude était aussi un bon copain. Sans être un spécialiste, il était à l’aise sur tous les terrains, à ski ou en alpinisme. La seule vraie ascension qu’on a fait ensemble a été l’arête de Palavar au Pelvoux. Mais on a été délogés de notre bivouac en pleine nuit par un orage ! »
Claude Roger est décédé le 7 février 2023 à l’âge de 76 ans. Toutes nos pensées vont à sa famille, ses proches et l'ensemble des collègues qui l'ont connu.