Des gypaètes survolent les Ecrins

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Le casseur d'os a fait l'objet d'une quarantaine d'observations depuis le début de l'année, en Embrunais et dans les Cerces (Briançonnais) tout particulièrement.

"Une quarantaine d'observations de gypaètes barbu nous est parvenue depuis le début de l'année" comptabilise Christian Couloumy, coordonnateur des programmes "rapaces" pour le Parc national des Ecrins et le Haut-Dauphiné. "Elles semblent se concentrer sur l'Embrunais et le massif des Cerces, dans le Briançonnais".

Depuis peu, le 20 mars, un juvénile (tête noire) a de nouveau été observé dans le secteur de l'Oisans. Depuis 2011, l'espèce est observée dans ce secteur de mars à décembre...

Toutes les observations sont intéressantes. Vous pouvez les transmettre par courriel à rapaces@ecrins-parcnational.fr.

Les images, même floues ou éloignées, peuvent favoriser l'identification des oiseaux si elles sont bien légendées avec la date et l'heure.

 

Un adulte a séjourné plusieurs mois dans la vallée du Rabioux pendant l'automne 2012... La dernière observation date du 6 février. D'après la couleur des bagues après analyse par l'IBM (International Bearded Vulture monitoring), cet oiseau serait LIFE ou ARAVIS, relâchés tous les 2 en Haute-Savoie en 2002.

De jeunes individus (tête noire) sont contactés sur les deux secteurs du Briançonnais et de l'Embrunais ainsi que dans le Queyras.

Parmi eux, BELLEMOTTE (Vercors 2012) et probablement TUSSAC (Vercors 2011) ont été identifiés.

Les récentes et très conséquentes chutes de neige vont aggraver les conditions de vie des ongulés en fin d'hiver.

Les gypaètes saisiront sans aucun doute cette macabre opportunité...

Témoignage du côté du Monêtier-les-Bains...

"Plusieurs observations de gypaètes (3 différents) en moins de 3 semaines, c'est une aubaine pour les naturalistes !" commente Cyril Coursier, technicien "patrimoine" dans le Briançonnais.

2013-03-11-gypa-survol"Cela peut s'expliquer par le fait que ce secteur est une importante zone d'hivernage des bouquetins des Cerces et qu'à cette période, les ongulés les plus faibles commencent à mourir suite à un hiver assez difficile. Nous en saurons plus après le 30 avril, journée prévue pour le comptage de la population des ibex des Cerces."

Tout a commencé le samedi 23 février dernier. "Lors de la journée départementale de comptage de faucons pèlerins, en compagnie des bénévoles, nous assistons vers 10 h15 à l'arrivée d'un gypaète devant la falaise de Roche Robert, immédiatement "houspillé" par le mâle du couple de pèlerins.

Le gros planeur, faisant fi de ce petit rapace qui défend sa falaise, continue sa lente progression altitudinale dans ce secteur où les bouquetins sont abondants. Les participants se délectent : 5 minutes plus tard, un des adultes du couple local d'aigle royal fait son apparition et taquine lui aussi le barbu !

Tout le monde pourra même admirer les trois rapaces emblématiques se tenir si rapprochés... qu'ils sont vus ensemble dans les jumelles !

Acte 2 : samedi 2 mars, il est midi quand j'aperçois un jeune gypaète au dessus du plateau des Conchiers. Il fait beau et chaud et ce dernier profite des belles "pompes" de ce versant sud pour disparaître de ma vue vers le vallon de la Moulette 5 minutes plus tard. J'ai tout de même le temps de prendre un cliché.

2013-03-11-carcasse-ibex-ccActe 3 : dimanche 10 mars, 14 h 40, lors d'une tournée de surveillance du côté de l'Alpe du Lauzet, avec ma collègue garde-monitrice Claire Broquet, nous voyons une grosse ombre traverser le versant où nous observons les bouquetins. Le verdict est sans appel, je reconnais l'oiseau déjà vu le 23 février, une tête pas noire ni blanche, plutôt assez bigarrée (...) Il a survolé une carcasse de bouquetin (colonne vertébrale et une patte arrière) à plusieurs reprises mais je ne sais si les randonneurs présents dans le secteur ou le fait que les os étaient dans le fond d'un thalweg bien marqué a fait qu'il n'est pas descendu voir de plus près.

Acte 4 : lundi 11 mars, 12h20, Claire voit une ombre filer à quelques mètres d'elle alors que nous progressons vers le Pervou à ski de randonnée. A peine le temps de se retourner et de prendre une photo que le casseur d'os disparait derrière une croupe. L'élément important est que ce jeune reconnaissable à sa tête noire est marqué. Les photos permettront peut être son identification..."

Acte 5 : samedi 16 mars, Eric Vannard, garde-moniteur du secteur, photographie ce gypapète, toujours dans les Cerces...

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