
Le suivi des ongulés en général et des chamois en particulier était à l'ordre du jour de la réunion du samedi 2 juin, organisée au Monêtier-les-Bains avec les chasseurs de cette commune et leurs homologues de Villar d'Arène.
Les résultats obtenus par l'analyse des prélèvements de sang et de rates qu'ils ont réalisé au cours de la période de chasse de l'automne 2011 leur ont été présentés.
Près de 80 % des prélèvements ont pu être analysés par le laboratoire vétérinaire départemental et l'état sanitaire des populations de chamois s'avère globalement bon.
Une seule restriction, la présence d'anticorps « pestivirose » chez un quart des animaux : bien que ce chiffre soit en baisse par rapport aux années précédentes, on suppose que le virus de cette maladie d'origine ovine (d'après la récente thèse vétérinaire du Docteur Claire Martin) circule encore à bas bruit chez les chamois des Écrins.
Cette maladie dont on connaît mal les effets sur les animaux sauvages serait peut être à l'origine de la baisse des effectifs de chamois sur la Guisane et la Haute Romanche constatée entre 2006 et 2010.
Les scientifiques insistent donc sur l'importance de poursuivre ces prélèvements, en répartissant l'effort de collecte sur d 'autres sociétés de chasse du territoire des Écrins.
Dans 4 ou 5 ans, de nouveaux prélèvements pourraient être renouvelés du côté du Monêtier et de Villar d'Arène.
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Le suivi des maladies des animaux sauvages est une préoccupation des gestionnaires d'espaces naturels, notamment pour ce qui concerne les interactions avec la faune domestique. Dans les Écrins, le chamois fait figure d'espèce "sentinelle" pour les maladies transmissibles entre ongulés. Des études récentes montrent l'existence de pestiviroses qui posent plusieurs questions.
La question des comptages
Concernant les grands comptages de chamois, ils ont été effectués jusqu'à présent, tous les six ans. S'ils permettent de constater un effectif minimum d'animaux à une date donnée, ils ne peuvent pas être un indicateur de changements écologiques car ils ne donnent pas d 'éléments suffisamment précis pour apprécier la variation des effectifs et pour dégager une tendance d'évolution.
C'est pour ces raisons que plusieurs réflexions, menées dans le cadre des réseaux nationaux tels le conseil scientifique des parcs de montagne ou l'observatoire de la grande faune et de ses habitats (OGFH) piloté par l'ONCFS, ont permis d'initier de nouveaux protocoles sur le suivi des ongulés de montagne. Ils permettront de disposer d'indicateurs annuels pour une aide à la gestion de ces animaux, notamment auprès des commissions départementales de la chasse et de la faune sauvage.
En outre, pour optimiser les méthodes mises en place, les tests sur les IPS seront poursuivis en collaboration étroite avec les chasseurs.
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Des évolutions dans les modes de comptages sont nécessaires. Depuis septembre 2008 et en lien avec les autres parcs nationaux de montagne, les agents des Écrins mettent en œuvre un nouveau protocole.
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Les parcs nationaux des Écrins et du Mercantour, en lien avec les fédérations de chasse, travaillent ensemble sur les nouveaux indicateurs d'évolution démographique de cette espèce, en test depuis trois ans.