Développer l'agritourisme en Oisans et Valbonnais

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Conjuguer l'agriculture et le tourisme peut être un moyen de générer des revenus tout en conservant les paysages ruraux. Une réunion d'information des élus de ces deux cantons a eu lieu à Chantelouve, en lien avec le Parc national qui s'appuie sur les projets des communes pour construire sa future charte.

L'Oisans et le Valbonnais sont des territoires à fort potentiel de développement touristique et dont les espaces agricoles doivent être préservés. L'agritourisme est une orientation possible que les collectivités locales peuvent soutenir.

A Chantelouve le 20 octobre dernier, le maire de la commune, Gaétan Joubert-Pinet et Christian Pichoud, conseiller général de l'Oisans  et président du Conseil d'administration du Parc national, ont accueilli les élus de ces deux cantons. Cette réunion avait pour objectif de les informer des possibilités de développement de l'agritourisme.

En collaboration avec le Parc national des Écrins et les associations APAO et SITADEL, cette rencontre a été organisée par l'ARDEAR, une association dont le but est de soutenir les initiatives qui ont des répercussions favorables sur l'emploi agricole et rural en Rhône-Alpes. Dans le cadre du contrat de développement d'Alpes-Sud-Isère, elle a été missionnée pour faire émerger d'éventuels projets de création d'activités rurales.

L'appui des communes est essentiel

Deux témoignages d'expériences réussies au Rivier-d'Allemont et à St Martin-d'Uriage ont permis de montrer qu'il est possible de créer des exploitations agricoles valorisant leurs produits par la vente directe (fromage de chèvre, goûter à la ferme, visites pédagogiques de la ferme, ...). Dans les deux cas, si une gérance ou une délégation de service public assure le fonctionnement et les productions, c'est au départ une volonté farouche des communes qui a permis au projet de voir le jour.

2009-11-agritourisme01Les modèles de développement de l'agritourisme sont variés et s'adaptent au contexte local. Johanne Michel (chambre d'agriculture de l'Isère) estime que l'offre est variée et que le potentiel de développement est encore important. Rompre avec le quotidien, se ressourcer, rechercher le contact avec les habitants ruraux sont les attentes de plus en plus affirmées par la population citadine. En Isère, environ 200 fermes (3% de l'ensemble des exploitations) font de l'agritourisme. Il en existe 4 en Oisans et un projet en Valbonnais est en phase d'achèvement.

Des projets et des perspectives pour la charte du Parc national des Écrins

Le deuxième temps de la réunion a laissé la parole à la quinzaine d'élus de l'Oisans et du Valbonnais présents, pour recueillir leurs attentes et connaître les projets qui pourraient émerger sur leur commune. De ce point de vue, les petites communes se sentent plutôt démunies. Leur budget ne leur permettrait pas de créer des fermes communales. De plus, face aux divers travaux et aménagements qu'elles doivent assurer, ce n'est pas dans leurs priorités. La mobilisation des terres agricoles se fait entre propriétaires sans que les communes puissent intervenir, à moins d'user de leur pouvoir de préemption. Ainsi, alors que les grosses exploitations locales s'agrandissent encore en augmentant leur surface agricole, les demandes d'installation de petites exploitations ne peuvent être satisfaites faute de terres disponibles.

Face à ce constat traduisant une certaine résignation, les animateurs de la chambre d'agriculture et de l'ARDEAR se refusent au pessimisme, estimant que les volontés locales peuvent permettre d'avancer. Les techniciens peuvent apporter leur éclairage, donner des pistes de réflexion pour estimer la viabilité des projets et les accompagner en renseignant notamment sur les financements possibles.

Le Parc national des Ecrins est associé à cette démarche car dans les années qui viennent la charte de son territoire aura fixé des orientations partagées avec les communes adhérentes. Parmi les orientations, maintenir l'espace agricole et favoriser les productions alimentaires et pédagogiques vendues sur place s'affichent déjà comme une priorité. Il est donc important pour le Parc de connaître dès maintenant les projets envisagés afin de les soutenir auprès des politiques publiques. Dès lors que les aides techniques et financières existent, il est important de travailler ensemble pour que les souhaits deviennent des projets puis des réalisations.

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