Divagation des chiens : des risques pour la faune sauvage !

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Lâché dans la nature, un chien retrouve ses instincts de prédateur. Des mouflons en ont fait les frais dernièrement dans le Briançonnais. L'occasion de rappeler toute l'importance de bien surveiller ses chiens. Pour mémoire, leur divagation est d'ailleurs réprimée par la loi... et leur présence interdite dans le cœur du parc national.
"On a de nouveau croisé le vieux bouquetin de 16 ans au-dessus du Monêtier. Il semble toujours en forme, se déplace à l'économie et profite du répit matinal de fréquentation touristique pour descendre encore plus bas, là où la neige a fondu plus rapidement.
Les mouflons font de même mais un ou plusieurs chiens ayant échappé à la surveillance de leur maitre en ont profité pour en égorger au moins 6 la semaine passée !" raconte Cyril Coursier, technicien du secteur du Briançonnais.

Le constat réalisé par les gardes de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage a confirme une attaque de chien.

Toute l'année et plus encore en hiver, la divagation de chiens domestiques a des conséquences irrémédiables sur la faune sauvage. L'hiver dernier, plusieurs attaques sur des chevreuils ont été mentionnées.

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Les agents de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage et ceux du Parc national des Écrins sont venus sur place pour constater les dégâts.

 

Petit rappel des réglementations :

Pour mémoire, la divagation des chiens est interdite par arrêté ministériel du 16 mars 1955 et la divagation avec action de chasse est une amende de classe 4 (135 euros).

 

Dans le cœur du  Parc national, les chiens sont interdits, même tenus en laisse.
Pourquoi ?
Cette limitation instituée dès la création du Parc en 1973 avait été réclamée et obtenue par les spécialistes de la faune sauvage comme par les organisations agricoles. Cette restriction a été confirmée par le nouveau décret du parc en date du 21 avril 2009.

 

En effet, si la plupart des chiens est disciplinée, la faune sauvage comme les troupeaux domestiques sont encore fréquemment victimes de chiens retrouvant leur liberté : la divagation est très souvent perturbatrice de l'ensemble de la faune. Les cas de prédation sont fréquemment observés sur les marmottes, les tétras, les chevreuils, chamois... ou mouflons comme cela vient d'être le cas.

 

Le législateur, depuis la loi de 1960, a confirmé par les décrets de chaque Parc national cette interdiction.
Les réserves de chasse et les communes limitent aussi cette présence.
En cas d'infraction il s'agit d'une contravention de 3ème classe s'il n'y a pas de dommages constatés. Si c'est le cas, cela induit des dommages et intérêts.

 

Un chien, même bien dressé, peut échapper à son maître. La faune sauvage voit en cet animal un prédateur et, même en bonne santé, il peut être un vecteur de parasites.

Dans le cœur du parc national, les exceptions ne concernent que les chiens de travail : pour les bergers (chiens de garde et chiens de protection contre les prédateurs), les chiens d'avalanche dans le cadre des secours et les chiens d'aveugle ou de propriétaires résidents à l'année dans la zone "cœur" du parc.

Les bouquetins des Cerces ne sont pas situés dans le cœur du Parc national. Ils ne bénéficient donc pas, a priori, des dispositions réglementaires strictes. Certains, comme ce vieux bouc de 16 ans, résident actuellement dans des zones peu éloignées de celle où l'attaque des mouflons a eu lieu. - Vidéo Cyril Coursier - Parc national des Écrins

 

Lire aussi l'article "Quand un bouquetin brasse dans la neige", publié en janvier dernier.