Enquête sur la recolonisation des Écrins par le loup

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Meute de loups © C. Esmieu - PNE
Grâce aux données récoltées sur le terrain depuis des années, il est possible d’en savoir plus sur la chronologie du retour du loup sur un territoire. Ce travail d’analyse sera prochainement mené à l’échelle des Écrins grâce au projet LIENS. En attendant, le travail déjà accompli dans le nord-ouest du parc national par un garde-moniteur du Valbonnais et l’INRAE nous en donne un aperçu passionnant !

Comprendre l’évolution récente des meutes

Depuis son retour dans les Écrins à la fin des années 1990, le loup fait l’objet d’un suivi scientifique par l’Office français de la biodiversité (OFB) et son réseau de correspondants locaux, dont les gardes du Parc national. Les outils de suivi se sont progressivement étoffés : pour mieux connaître les populations et les dynamiques de meutes, on peut aujourd’hui s’appuyer sur les indices de présence du loup (observations visuelles, sur pièges photos, traces dans la neige…) et sur les analyses génétiques (poils, urine, crottes ou sang récoltés).

Empreinte de loup dans la neige © T. Maillet - PNE Loup "capturé" sur un piège photographique © T. Maillet - PNE

Toutes les données récoltées permettent ainsi d’esquisser l’histoire de la recolonisation d’un territoire par le loup. Ce travail d’analyse a notamment été mené à l’échelle du nord-ouest du parc national, côté isérois, par Samy Jendoubi, garde-moniteur du Valbonnais et Nathan Daumergue, ingénieur à l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), sur la période 1992-2021, soit presque 30 ans.

Consulter la synthèse de leur travail.

Zoom sur le réseau Loup-lynx

Pour mieux connaître les populations de loups et de lynx, l’OFB anime un réseau de plus de 4 500 correspondants locaux déployés à travers le pays. Leur mission : récolter des indices de présence de ces 2 espèces protégées. Dans le massif des Écrins, ce sont les agents du Parc national qui assument ce rôle pendant leurs journées de terrain. À l’image de tous les correspondants locaux, les indices qu’ils collectent sont ensuite centralisés et analysés par l’OFB. Toutefois, face à la dispersion du loup dans de nombreux départements français, l’OFB n’a plus aujourd’hui la capacité d’interpréter et de valoriser les données à l’échelle de chaque massif.

Le projet LIENS

La volonté du Parc national est à terme de retracer l’histoire de la recolonisation par le loup de tout le massif des Écrins. Ce sont donc l’ensemble des données recueillies à travers le territoire depuis des années qui doivent être disséquées et interprétées. D’où l’émergence du projet LIENS porté par le Parc national, l’OFB et l’INRAE. À l’OFB l’expertise technique, notamment sur les analyses génétiques, au Parc national l’expertise de terrain pour compléter ces données scientifiques, et à l’INRAE le travail final de combinaison et d’analyse des données pour esquisser des scénarios de l’évolution spatio-temporelle des meutes dans les Écrins.

Loup dans la neige © R. Chevalier - PNE

Outre cet axe purement scientifique, le projet prévoit également un volet communication pour valoriser les résultats obtenus auprès du grand public. À suivre l’an prochain !