La haute-montagne, un berceau de biodiversité !

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Une publication scientifique en lien avec les travaux d'étude de la flore de haute montagne montre que le mécanisme de spéciation est le même que... sous les tropiques.

Une publication scientifique liée aux travaux d'étude de la flore de haute montagne dans le parc national des Ecrins vient de paraître.

saxifraga dipensioides © Cyril Coursier - Parc national des Écrins "Les analyses sont assez techniques mais deux points essentiels sont en résonance dans la communauté scientifique qui travaille sur la question", résume Cédric Dentant, botaniste au Parc national qui est l'un des protagonistes des recherches.

"La haute montagne, classiquement vue comme un cimetière du vivant, s'avère en fait être un berceau de biodiversité ! Certes cela concerne peu d'espèces, mais ça n'enlève pas que le mécanisme de spéciation est le même que sous les tropiques ! Et ça, c'était totalement insoupçonné !"

"En somme, précise le botaniste, l’évolution laisse sa chance à tous les groupes de plantes. C'est par la suite, une fois une première sélection faite, qu'il y a "emballement" dans l'apparition d'espèces d'un groupe donné (on parle de radiation évolutive, comme pour les saxifrages par exemple)".

L'article scientifique s'inscrit pleinement dans les résultats  qu'une exposition et un documentaire, intitulés "Les îles du ciel", présentent actuellement au Muséum de Grenoble, autour des travaux d'exploration réalisés sur l'évolution des plantes d'altitude.
Cédric Dentant souligne que les sommets des Écrins fonctionnent plus comme un "archipel" que comme des "îles isolées" à proprement parler : "au cours des quelques derniers millions d'années, il y a pas mal eu d'échanges entre les sommets, tendant à les rendre plus ou moins homogènes d'un point de vue de leur biodiversité. Des phénomènes similaires ont été décrits avec les sommets africains équatoriaux : Kilimandjaro, mont Kenya, Rwenzori...

A la différence près que là-bas, les échanges ont fini par aboutir à des espèces endémiques de chaque sommet. Il faut dire que la distance entre sommets est bien supérieure à ce qu'elle est chez nous."