Histoires de rapaces...

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Un vautour moine, en Oisans, puis un jeune aigle, dans le Briançonnais : handicapés par le froid, deux oiseaux ont été récupérés à une dizaine de jours d'intervalle...
 

Le 14 décembre dernier, Denis Fiat (Parc national des Écrins, secteur de l'Oisans) récupère un vautour moine marqué dans la plaine de Bourg d'Oisans. Posé au fond de la vallée au Bourg d'Oisans, l'oiseau a sans doute eu des difficultés pour redécoller, en raison du manque de vent et du grand froid. Il s'agit de "SAPIE" un oiseau né en 2005 et relâché par Christian Tessier en novembre 2008 à Rémuzat dans les Baronnies.

2009-12-vautour-extCet oiseau a été observé à plusieurs reprises cet été dans le massif des Écrins.

Denis le relâche sur les pentes de l'Alpe d'Huez et quelques jours après, Christian Tessier l'observe sur son lieu de lâcher, à Rémuzat !

2009-12-aigle-bri1Le 23 décembre, Éric Vannard (Parc national des Écrins, secteur du Briançonnais) récupère un jeune aigle, capturé sur la DZ de l'hélicoptère de la gendarmerie à Briançon. Il va passer le réveillon au centre de soins de la faune sauvage.

"Vraisemblablement affamé, l'oiseau s'est sans doute rapproché de la ville" explique Christian Couloumy, coordonnateur du programme "rapaces" au Parc national des Écrins.

"D'après sa taille, il s'agit d'une jeune femelle. Elle est particulièrement vigoureuse et l'on espère pouvoir lui rendre la liberté dès sa convalescence achevée."

 

L'article de Sylviane Garcin, paru dans l'édition de Noël du Dauphiné Libéré des Hautes-Alpes :

C'est suffisamment rare pour marquer les esprits. Un jeune aigle royal affamé et fatigué a été sauvé mercredi en fin d'après-midi.

Le rapace s'était réfugié sur un branchage contre le grillage de la DZ (dropping zone), l'hélistation du détachement aérien de la gendarmerie à Briançon. À un moment où l'hélicoptère était de surcroît très sollicité. Les militaires ont donc prévenu les pompiers.

«Nous avons réussi à le faire descendre de sa branche», raconte un pompier qui a effectué le secours. «Nous l'avons ensuite enveloppé délicatement dans une couverture. Les yeux cachés, c'était plus facile pour le mettre dans notre cage». L'aigle royal a ensuite été emmené à la caserne. Les pompiers ont appelé le Parc national des Écrins et l'oiseau a été récupéré par deux personnes du centre de recherche alpin sur les vertébrés (Crave). «Ils lui ont déployé les ailes et les pattes», poursuit le sapeur-pompier briançonnais qui voyait un spécimen de cette espèce protégée en France pour la première fois. L'aigle royal a ensuite été emmené par le Crave dans leurs locaux du sud du département.

 

« D'après eux, il a environ un an et il est issu d'une naissance des deux ou trois couples qui vivent dans le Briançonnais », rapporte le pompier.

Le jeune rapace, très fragile à cet âge, semblait avoir souffert des très mauvaises conditions météorologiques de ces derniers jours.

Il faudra néanmoins attendre 48 heures pour savoir s'il est sorti d'affaire. Malgré tout, l'oiseau royal est entre de bonnes mains et ses jours ne devraient pas être en danger.

L'aiglon, une femelle particulièrement vigoureuse va passer le réveillon au centre de soins de la faune sauvage Aquila.

Et en ce jour de Noël, nous espérons tous qu'elle pourra à nouveau voler de ses propres ailes au-dessus des sommets du Briançonnais.

Sylviane GARCIN
Paru dans l'édition 05A du 25/12/2009