La cigale des montagnes, découverte dans le Valgaudemar

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C'est à l'occasion de l'assemblée générale des personnels du Parc national que cette espèce, Cicadetta montana, a été repérée dans la réserve naturelle de la Haute-Séveraisse.

Au-delà de la richesse des rencontres humaines et du partage des connaissances, l'assemblée générale des personnels du Parc est très souvent assortie de découvertes pour le secteur qui l'accueille. La diversité des compétences déployées sur le territoire des hautes vallées du Valgaudemar, ce jeudi 7 juin 2012, aura permis de découvrir cette année une nouvelle espèce de cigales. En effet, une importante population de Cicadetta montana, cigale des montagnes, a été localisée dans la réserve naturelle de la Haute-Séveraisse, aux alentours de 1350 mètres d'altitude. C'est Gil Deluermoz, technicien de l'environnement, qui l'a " entendue " en marchant en direction de GIoberney.

Elle a également été écouverte récemment dans le massif de Boscodon par François Dusoulier, entomologiste et membre du conseil scientifique du Parc national des Écrins. Il s'agit de la première localisation dans les Hautes-Alpes. Depuis, la cigale des montagnes a été repérée dans quelques autres localités du département. L'espèce, discrète et peu fréquente, n'avait jamais été contactée par les agents du parc national.

A la limite de l'audition humaine

Cette petite cicadette chante dans le registre des ultras aigus, à la limite de l'audition humaine. Elle est inaudible pour certaines personnes et notamment les plus âgées. Elle peut aussi être détectée par des appareils électroniques destinés à l'écoute des ultras-sons émis par les chauves-souris. Mais rien ne remplace une bonne oreille jeune et expérimentée...

Sur cette image, il s'agit de Cicadetta brevipenni, la cigalette à ailes courtes... physiquement quasiment impossible à distinguer de la cigale des montagnes qui vient d'être découverte dans le Valgaudemar... Hormis par le chant.

Les cigales prennent-elles de l'altitude ?

Dans les endroits les mieux exposés, on entend des cigales jusqu'à près de 2000 mètres d'altitude. neuf espèces de cigales ont même été identifiées dans les Hautes-Alpes : par ses prospections, François Dusoulier, entomologiste et membre du conseil scientifique du Parc national des Écrins, l'a confirmé.

« Leur présence n'est pas liée nécessairement au réchauffement climatique actuel puisque, même si la plupart des cigales aime la chaleur en tant qu'adulte, certaines espèces affectionnent les zones d'altitude et évitent les zones à hiver sans gel... ».

Le sujet n'a été que peu exploré dans les Écrins et les observateurs compétents sont peu nombreux. Seul un protocole de suivi sur le long terme permettrait de détecter des évolutions dans la répartition, la densité ou l'éventuelle arrivée de nouvelles espèces de cigales. Même s'il s'avérait tout indiqué comme outil d'observation des évolutions climatiques, le Parc national n'a pas actuellement les moyens de mettre en place un tel suivi.

(Extrait du dossier "Sentinelles du climat" dans l'Écho des Écrins n° 36, dernière édition du journal du Parc national, du printemps 2012)

Télécharger le dernier journal du Parc : icon Lécho des Écrins n°36 (4.43 MB)