Les prairies fleuries du haut-champsaur pour le concours 2012

-A A +A
Le jury se réunira à la fin juin pour désigner la parcelle qui offre le meilleur équilibre entre production fourragère et biodiversité. Elle représentera les Écrins pour le concours agricole national des prairies fleuries.

Après la Haute-Romanche et le Valbonnais, c'est le Haut-Champsaur qui, cette année, représente les Écrins pour le concours agricole des prairies fleuries. Un concours national qui valorise la valeur écologique et fourragère des prairies de fauche.

La troisième édition du concours qui récompense les prairies possédant les meilleures valeurs agri-écologiques se déroulera sur les communes d'Orcières, Champoléon et Saint Jean-Saint Nicolas. Ce sont donc les agriculteurs qui exploitent des parcelles dans ces trois communes qui sont invités à y participer. Le jury se réunira les 21 et 22 juin pour désigner la parcelle qui représentera les Écrins au concours national.

C'est à l'initiative des espaces protégés (parcs nationaux et régionaux), des professions agricoles (chambres d'agriculture, d'apiculture, syndicats d'AOC) et des associations de protection de la nature que ce concours récompense les prairies qui offrent le meilleur équilibre entre production fourragère et biodiversité.

Une prairie, c'est un peu comme un gratte-ciel

La valeur agricole d'une prairie naturelle (productivité, valeur nutritive, souplesse d'exploitation et appétence de l'herbe) n'est pas en opposition à sa valeur écologique (diversité floristique, renouvellement de la végétation, valeur patrimoniale, valeurs faunistique et mellifère), bien au contraire !

Une prairie naturelle est une construction écologique. Dans un gratte-ciel, plus les poutrelles sont nombreuses, plus il est solide et plus les boulons sont nombreux, plus il est résistant ! Sur une prairie, c'est un peu la même chose : le nombre d'espèces vivantes différentes et les interactions qui les régissent sont les garants de sa pérennité.

2012-04-prairies-295

Une prairie naturelle apporte au bétail une nourriture équilibrée et la diversité de sa composition apporte les oligo-éléments indispensables à l'existence et soigne aussi de nombreux maux. Quand on parle de la santé par les plantes... !

Plus la prairie est variée et mieux elle sait répondre à un stress, par exemple à la sécheresse, au piétinement, ou encore au décalage des saisons... Une espèce pourra alors compenser par une pousse plus généreuse le manque laissé par une autre en détresse et cette faculté prend toute son importance dès lors qu'on parle de changement climatique !

Agriculture, biodiversité... et paysages

Le bas du Champsaur s'est résolument tourné vers la productivité. Peu à peu, le maïs et autres betteraves y couvrent une surface de plus en plus étendue : si la haute valeur fourragère est assurée, la valeur biologique s'appauvrit... et le paysage perd de son caractère.

Dans le Haut Champsaur, ce qui pouvait paraître comme un archaïsme il n'y a pas si longtemps se révèle en réalité être une richesse inestimable : nous avons la chance d'y voir encore d'admirables prairies naturelles !

2012-04-prairies-600

Les générations de paysans qui se sont succédées ici depuis le Moyen Âge ont fait un travail encore lisible aujourd'hui dans le paysage : terrasses et murets, chemins et clapiers, tous ces éléments donnent sa logique et son équilibre au paysage.

Certes, sur les versants abrupts, les parcelles sont exiguës, anguleuses et difficiles à exploiter mais des paysans continuent d'y travailler et d'y vivre !

Un jury éclectique

Soyons sûrs que depuis les Marches jusqu'aux Roranches en passant par Champoléon, le jury trouvera matière à réjouissance.

Parmi ce jury, on trouvera des représentants du monde agricole, de l'écologie et de la botanique, de l'apiculture et du tourisme. Du tourisme ? Oui, les touristes viennent aussi dans la vallée pour son cadre naturel et ses prairies fleuries...

Une nouveauté : cette année, l'un des membres du jury est un chercheur qui étudie les liens entre le terroir et le goût des produits qui en sont issus (fromage, viande).

Décidément, le concours des prairies fleuries n'est pas une action de communication comme une autre. Ce concours participe vraiment à une prise de conscience de l'importance des prairies naturelles, indispensables à la société entière.

Le concours de l'année 2012 sera, n'en doutons point, un grand cru !

Renseignements
Contact au Parc national des Écrins : Muriel Della-Vedova, tél. 04 92 40 20 55 et Michel Francou, tél. 04 92 55 95 44
Contact à la Chambre d'agriculture des Hautes-Alpes : Sébastien Guion et Jean-Luc Coussy, tél. 04 92 52 53 14

Lire aussi :

Deux prairies primées en Valbonnais - juillet 2011

Deux prairies des Écrins au concours national - juillet 2010

Les prairies de la haute-Romanche au concours national - juin 2010

Consulter le site internet du concours national agricole des prairies fleuries