Lièvre variable : de l'Embrunais à l'arc alpin

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Le protocole de suivi, mis en œuvre sur un site d'étude depuis 2013 dans les Écrins, est développé désormais sur une quinzaine de sites dans les Alpes, mais aussi en Suisse et en Italie.

Lièvre variable © C.Albert - Parc national des Écrins Le développement des techniques associées à des marqueurs génétiques permet aujourd'hui l'identification des espèces et des individus à partir de fèces récoltées sur le terrain.
Depuis 2013, le Parc national des Ecrins met en oeuvre un protocole de collecte de fèces de lièvre en hiver (Lepus timidus et Lepus europaeus). Après extraction et amplification de l'ADN, assignation d'espèce et d'individus, les logiciels de Capture-Marquage-Recapture sont utilisés pour obtenir des effectifs et des densités de lièvre variable sur plusieurs sites d'étude.

Mis au point par le Parc national des Écrins avec l'aide du Centre d'Ecologie Fonctionnelle et Evolutive de Montpellier en 2013, le protocole a été mis en œuvre sur 1 site d'étude en 2013, 5 sites en 2016, 11 en 2017 et, potentiellement, plus de 15 en 2018 avec des sites en Suisse et en Italie.

Les premiers résultats obtenus sur la commune de Réotier ont été présentés lors du colloque de l'Union Internationale des Biologistes du Gibier à Montpellier en août 2017 et lors du colloque francophone de mammalogie en octobre 2017.

Dès les premières chutes de neige, les suivis vont reprendre pour l'hiver 2017-2018.

Collecte de crottes lièvre variable ©  Parc national des Ecrins Traces et fèces de lièvre variable © M. Bouche - Parc national des Ecrins

A l'avenir, l'ensemble des données acquises sur l'arc alpin devraient être traitées globalement en lien avec le centre d'écologie fonctionnelle et évolutive à Montpellier.

Un hybride sur 213 lièvres identifiés

Depuis 2013, ces densités sont relativement stables, oscillant entre 0,8 et 1,4 individu par kilomètre carré.
Les taux de survie obtenus sont de l'ordre de 0,55 ce qui correspond à une espérance de vie de 5 à 6 ans.
En 2017, un hybride de première génération (Lepus timidus X Lepus europaeus) a été découvert parmi les 213 lièvres variables identifiés.

Cette méthode, avec des données géolocalisées, apporte également des informations sur l'utilisation de l'espace par les lièvres en hiver : les lièvres variables ne sont pas territoriaux et fidèles à leur site  d'hivernage d'une année sur l'autre. Elle donne aussi des informations sur les interactions entre lièvre variable et lièvre d'Europe : les deux espèces sont en sympatrie sur un gradient d'altitude dont l'importance semble liée aux conditions climatiques.

Le document à télécharger en pied de page est co-signé par les trois partenaires techniques de ce suivi :

  • Michel Bouche, Parc national des Ecrins, Domaine de Charance,  Gap (05)
  • Aurélien Besnard, CNRS / Centre d'Ecologie Fonctionnelle et Evolutive UMR 5175 - Montpellier(34)
  • Guillaume Queney, Laboratoire Antagène - La Tour de Salvagny (69)

Lire aussi Lièvre variable : la génétique au service des gestionnaires - novembre 2016
Un documentaire dans l'intimité du blanchon - janvier 2017

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