Le monde au chevet de la biodiversité mondiale

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Du 3 au 11 septembre, la France accueille le plus grand rendez-vous planétaire en matière de protection de la biodiversité : le Congrès mondial de la nature. 9 jours pendant lesquels États, agences publiques, ONG, entreprises, experts et scientifiques échangent et travaillent sur les actions à mener pour lutter contre le déclin de la biodiversité et encourager un développement durable.

Un évènement au service de la protection de la nature

Cet évènement mondial est organisé tous les 4 ans par l’UICN, l’Union internationale pour la conservation de la nature. L’édition 2020, repoussée en 2021 en raison de l’épidémie de Covid-19, se tient actuellement à Marseille. Le Congrès mondial de la nature réunit ainsi des milliers de représentants de gouvernements, d’agences publiques, d’ONG, du monde scientifique, des collectivités locales, des peuples autochtones et des entreprises. Ses objectifs :

  • rassembler les acteurs locaux et mondiaux de la conservation de la nature
  • identifier et échanger sur les priorités en matière de conservation
  • lancer de nouvelles actions et établir un agenda mondial pour les années à venir.

Quelques espèces menacées dans le parc national des Écrins

Espèces menacées : la liste rouge mise à jour

L’UICN est notamment connue pour la mise à jour chaque année d’une liste rouge mondiale des espèces menacées. Cette liste a officiellement été actualisée dimanche 5 septembre. Sur les 138 374 espèces étudiées, on y apprend que 38 543 sont classées comme menacées, soit 28 %. Par mi elles, 41 % des amphibiens, 14 % des oiseaux et 26 % des mammifères sont menacés d’extinction au niveau mondial, tout comme 37 % des requins et raies, 33 % des coraux constructeurs de récifs et 34 % des conifères. La France n’est pas épargnée dans cet état des lieux puisqu’elle figure parmi les 10 pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces menacées (1 742 espèces en métropole et en outre-mer). Sont ainsi menacés de disparition un tiers des oiseaux nicheurs et 28 % des crustacés d’eau douce de métropole, et jusqu’à 47 % des reptiles de Martinique.

Un signe encourageant toutefois : certaines espèces considérées comme en danger ont été réévaluées et ne sont plus actuellement menacées. C’est le cas de plusieurs espèces de thons victimes de la surpêche. Cette embellie est la preuve que les actions conjointes de conservation, comme les quotas de pêche, peuvent rencontrer de vrais succès.

La liste rouge, comment ça marche ?

Pour évaluer le niveau de menace qui pèse sur une espèce, les scientifiques se basent sur le nombre d'individus, l'état et l'évolution des populations, leur répartition dans les territoires, etc. L’UICN a ainsi établi différents niveaux de menace, qui vont de "préoccupation mineure" (LC) à "en danger critique" (CR). Au-delà, l’espèce est considérée comme disparue au niveau régional (RE) voire complètement éteinte (EX).

L'échelle des menaces de l'IUCN

Un recueil des espèces menacées en France

Le Congrès mondial de la nature a été l’occasion de présenter en avant-première Faune fragile, un ouvrage du comité français de l'UICN, illustré par l’artiste-peintre Sandrot. Ce livre met en lumière quelques unes des espèces menacées en France, les défis qui les guettent et les acteurs qui œuvrent au quotidien pour les suivre et les sauvegarder. Michel Bouche, garde-moniteur dans l’Embrunais, et Yoann Bunz, chargé de mission faune au Parc national des Écrins, ont eu l’honneur d’apporter leur témoignage sur le bouquetin.

Ouvrage à paraître le 23 septembre prochain !