Les oiseaux d'eau étaient au rendez-vous

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Cinq espèces représentent 99 % des 844 individus recensés dimanche sur le lac de Serre-Ponçon lors du comptage international dit de « Wetlands »

Comptage oiseaux d'eau Wetlands © photo JP Coulomb LPO La journée était ouverte aux bénévoles, ornithologues confirmés et simples amateurs dont l'aide a été particulièrement précieuse. Ce ne sont pas moins de 20 personnes qui ont scruté le plan d'eau et ses berges à la jumelle et à la longue-vue ce dimanche 14 janvier autour du lac de Serre Ponçon lors du dénombrement annuel des oiseaux d'eau.

Ce comptage, organisé par le Parc national des Écrins et coordonné au niveau régional par la Ligue de Protection des Oiseaux, s'inscrit dans une opération internationale qui vise à suivre l'évolution des populations d'oiseaux d'eau d'un point de vue géographique et numérique, et à définir l'importance des zones humides qui accueillent des oiseaux en hiver.

Comptage oiseaux d'eau Wetlands 2018 © photo M.Bouche - PNE Les résultats provenant de plus de 100 pays sont collectés par Wetlands international, une organisation basée aux Pays-Bas.

La météo, même sans soleil, est restée favorable, avec une bonne visibilité, l'absence de vent et une température basse mais sans excès. Le lac est à un niveau relativement bas pour cette époque suite à la sécheresse de l'automne dernier .

La méthode consiste à parcourir une partie des rives du lac de Serre-Ponçon en véhicule en réalisant des points d'observations fixes pré-déterminés. Le périmètre important du lac impose de constituer trois équipes encadrées par des agents du Parc national et ayant chacune la responsabilité d'une partie du lac (queue du lac, baie Saint-Michel, Ubaye).

Comptage oiseaux d'eau Wetlands © photo JP Coulomb LPO

L'ensemble des oiseaux d'eau observés est noté pour chaque secteur de comptage simultanément par les trois équipes reliées par radio, ce qui permet de réduire le risque de double comptage.

Le nombre total d'oiseaux observés (844) est l'un des plus importants de ces dernières années. Toutefois, ces résultats n'ont de sens qu'à une échelle biogéographique continentale puisqu'il s'agit pour beaucoup d'entre eux d'oiseaux nordiques qui viennent passer l'hiver sur des zones d'eau libre. Leur nombre est donc très dépendant de la température et des conditions climatiques.

Cette fois encore 5 espèces représentent presque 99 % de l'effectif observé.

Le nombre de goélands leucophés observés est le plus élevé depuis 2014 avec 641 individus et conditionne fortement le résultat global.

Répartition numérique des principales espèces observées lors des comptages wetlands  sur le lac de Serre Ponçon

Pas d'observation de goéland cendré, alors que le lac de Serre Ponçon est l'un des sites où cette espèce relativement rare est habituellement présente.

La mouette rieuse est bien représentée cette année (33 individus).

Un peu moins de grèbes huppés (108) avec moins de grands groupes que les années précédentes.

Moins de canards colvert (27), peut-être en partie à cause du gel du plan d'eau d'Embrun qui est leur site de prédilection : près de 200 individus étaient présents avant la formation de la glace.

Macreuse brune - © P.Saulay - Parc national des Ecrins La présence exceptionnelle de 2 macreuses brunes : cette espèce de canard marin hiverne habituellement sur la façade atlantique. Une vingtaine d'observations seulement ont été réalisées dans le Haut Dauphiné depuis 40 ans.

Pour mémoire et de façon plus anecdotique, grand cormoran (30 individus), bergeronnette grise, bergeronnette des ruisseaux, héron cendré (3), cincle plongeur ont également été observés.