Les cicatrices laissées par les orages catastrophiques des 21 et 22 juillet 2015 sont en passe d'être effacées. Les quantités exceptionnelles d'eau et de grêle tombées lors de ces deux journées ont fait déborder les torrents du Béranger et de la Laisse, déversant des milliers de tonnes de boue, de pierres et de blocs sur les belles prairies de Valsenestre et du Désert-en-Valjouffrey.
L'orage de la fin juillet 2015 a laissé des cicatrices dans les belles prairies de Valjouffrey.
Si les travaux d'urgence ont permis de rétablir rapidement les équipements, c'est maintenant au tour des prairies de faire l'objet de tous les soins.
Financés par la commune de Valjouffrey, l’État et le Parc national des Ecrins, les travaux réalisés ce printemps permettront de remettre en état les sols, avant de semer les prairies à l'automne avec du foin récolté à proximité.
On évite ainsi de semer des sacs de graines du commerce, très pauvres en nombre d'espèces (4 à 5 contre une trentaine d'espèces présentes dans le foin fauché localement). Les semences extérieures sont coûteuses, bien moins adaptées au lieu et au climat, elles demandent également plus de temps pour retrouver une activité de fauche. Les semences locales offrent une garantie sur la qualité fourragère et, bien sûr, elles conservent la biodiversité locale.
Le Conservatoire Botanique National Alpin (CBNA) de Gap-Charance, en accord avec les agriculteurs et la mairie de Valjouffrey, a inscrit les prairies impactées comme sites pilotes dans le programme alpin de restauration des prairies : le programme Sem' Les Alpes.
Le CBNA suivra la restauration de prairies pendant trois ans, en étudiant notamment les semences les plus adaptées (inventaires réguliers, tests de germination, étude de l'apport azoté de différentes plantes dans le sol, etc.). Sem' Les Alpes a également pour objectif de mettre en place des filières locales de semences : des agriculteurs pourront alors vendre du foin de montagne afin de revégétaliser naturellement des pistes de ski, des sols érodés par le surpâturage ou par les excès des torrents de montagne...