La prairie est perchée à 1 750 mètres d'altitude, dans les pentes ensoleillées du hameau des Marches, à Orcières. Elle a reçu le prix d'excellence agro-écologique, avec plus de cinquante espèces recensées par le jury qui l'a visitée lors du concours local des prairies fleuries qui se déroulait les 13 et 14 juin dans le Champsaur.
Associant dans un bel équilibre une diversité biologique et une bonne qualité fourragère, elle va représenter le parc national des Ecrins au concours agricole national des pratiques agro-écologiques prairies et parcours.
Noémie et Julien Kaquet élèvent des chèvres et fabriquent du fromage dans leur ferme d'altitude "La ferme des cabrioles", et proposent aussi des animations pédagogiques.
La pratique de la fauche, dans des conditions parfois difficiles, fait partie des choix des jeunes éleveurs. Le premier prix attribué à cette belle parcelle fleurie vient valoriser et encourager le maintien de cette pratique, la qualité des prairies et du fourrage (utilisation d'un tracteur adapté à la pente, séchage en grange...)
Les "résultats" sont à la hauteur pour la biodiversité, pour les paysages et pour les productions fromagères qui bénéficient d'ailleurs de l'estampille "Esprit parc national". Logique.
"La haute vallée du Champsaur accueille des systèmes herbagers ovins principalement. Les prairies naturelles constituent ici la base de la ressource pour les stocks fourragers. Outre l’intérêt agro-écologique de ces prairies permanentes fauchées, elles participent à la beauté des paysages et à leur attrait touristique" relève Muriel Della Vedova qui coordonne ce concours dans le parc national des Ecrins, chaque année dans une vallée différentes du massif.
Six parcelles étaient candidates pour le concours 2019 dans le Champsaur, toutes remarquables pour leurs qualités mellifères.
Le très bon équilibre agri-écologique d'une prairie située à Ancelle a rendu les délibérations du jury quelque peu cornéliennes.
La parcelle de Sébastien Seinturier (EARL du Closon) prendra finalement la deuxième place, avec un "prix spécial du jury" : une belle prairie, forte d'une cinquantaine d'espèces également, qui préserve le passage d'un cours d'eau et abrite la sanguisorbe officinale, une espèce patrimoniale, hôte potentielle d'un papillon rare, l'azuré dit "de la sanguisorbe". En limite de station, le maintien des pratiques agricoles est ici aussi à encourager.
Les parcelles de Didier Talotta (Collet d'Ancelle), Jean-Luc Ranguis (Ferme de Pré Lacombe à Chabottes), du Gaec des Sonnailles (Ancelle) et de Frédéric Degrill (Gaec du Forest à Saint-Léger les Mélèzes), ont reçu également la visite du jury, présidé par Mme Chaix, et composé de botanistes du Parc national, d'un technicien de la Chambre d'agriculture et d'un apiculteur. Comme à l'habitude, les échanges ont été chaleureux et instructifs pour les uns et les autres.
Co-organisé par le Parc national des Écrins et la Chambre d'agriculture des Hautes-Alpes (ou de l'Isère selon les années), le Concours des Prairies Fleuries récompense chaque année, sur un territoire particulier, les prairies possédant le meilleur équilibre agro-écologique.
Les prairies ont une place prépondérante aussi bien dans les systèmes agricoles que dans les paysages. Le maintien de la qualité agro-écologique des prairies est très important pour ces exploitations et pour le maintien même de l'activité agricole.
Au niveau national, le Concours Général Agricole des Prairies Fleuries se déroule dans une cinquantaine de sites sur tout le territoire français. Dans les Ecrins, le concours est organisé chaque année dans l'une des grandes vallées du parc national. Cette année, il a lieu dans le Champsaur. Le gagnant du concours local représentera le territoire des Ecrins au Concours Général Agricole lors du salon de l'agriculture fin février 2020 à Paris.
Un jury, composé d’experts agronomes, botanistes/écologues et apicoles, visite les parcelles, si possible en présence de l’exploitant candidat au concours avec qui il échange sur les pratiques, les contraintes...
Pour apprécier les qualités de chaque prairie, le jury s’appuie sur un critère scientifique, appropriable par tous : la présence de fleurs indicatrices facilement reconnaissables, choisies pour leur intérêt agronomique, écologique et mellifère, qui attestent d’un bon équilibre agri-écologique. La parcelle est ainsi jugée sur sa qualité fourragère, sur sa qualité écologique (biodiversité), sur sa qualité mellifère et, éventuellement, sur sa qualité paysagère et visuelle.
Le Concours des prairies fleuries, en 2012 dans le Haut-Champsaur :
Le sacre des prairies fleuries... et fauchées ! Juin 2012
En 2012, c'est la parcelle de Philippe Bertrand-Pelisson, située aux Marches d'Orcières, qui représentait les Écrins au concours national des prairies fleuries. Au-delà du bon équilibre entre la qualité fourragère et la richesse écologique de cette prairie, le jury récompense la ténacité des paysans du Haut-Champsaur pour faucher de tels sites.
Voir le concours en 2015 dans le Valgaudemar
Prairies fleuries : deux prix pour les Ecrins au concours national - mars 2016
Représentant le Parc national des Écrins au concours agricole national des prairies fleuries 2015, la parcelle de Stéphanie Gras-Lavigne et Xavier Maitretin, du GAEC Holstein Passion à Chauffayer, a remporté une médaille d'argent pour sa richesse agro-écologique ainsi que le Trophée de l’Abeille d’Or pour sa qualité mellifère. La remise des prix a eu lieu au salon de l'agriculture à Paris.
Récompenses pour les prairies fleuries du Valgaudemar - juin 2015
Voir le reportage realisé par Matthieu Sémiond - Team Les Collets - lors du concours en Vallouise