Refuges sentinelles : vidéo de lancement d'un programme pluridisciplinaire

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"Les refuges de montagne, observatoires participatifs des changements environnementaux et culturels" : des images et des interviews ont été réalisées pendant la première saison estivale de ce programme de recherche. Ils donnent une idée des possibles pour ce projet en co-construction avec les professionnels de la montagne et les pratiquants.

Quelle place pour la science dans les refuges ? 
Avant-poste de la présence humaine en altitude, le refuge occupe une place spécifique dans l’étude de ce milieu naturel et culturel. En abordant le refuge comme un observatoire, ce programme intègre en tous points une dimension humaine incontournable dans le milieu de la haute montagne.

"Refuges sentinelles" associe des chercheurs universitaires, des agents et des scientifiques du Parc national des Écrins, des gardiens de refuge, des guides de haute montagne et des pratiquants... Dans cette vidéo, les témoignages montrent que rien n'est encore figé dans la démarche. Autour d’un objet commun, le refuge de haute montagne, chacun peut apporter, grâce à l’existence de ce programme, son expertise, son expérience et ses interrogations vis-à-vis de l’avenir.

Les refuges de montagne, observatoires participatifs des changements environnementaux et culturels par Rauzier Vincent

Les agents du Parc national des Écrins ont une expertise particulière de ce terrain d’étude, de nombreuses ressources et l’envie que la recherche, dans sa dimension académique, puisse se saisir de ce terrain.
Les gardiens, pour la plupart, constatent depuis des années des changements dans leur activité, comme dans la fréquentation de ces lieux particuliers que sont les refuges de haute montagne, et dans la population qui les fréquente.

Longtemps simple étape vers les sommets ou lors d’une randonnée au long cours, nombre de refuges deviennent des pôles récréatifs et éducatifs tournés vers la découverte de la montagne. Entre clientèle familiale, exigence du « Fait maison », demande de « déconnexion », activités ludiques, animations culturelles ou même spectacles, les refuges se doivent d’être à la hauteur (sic) d’attentes renouvelées.

Réunion refuges sentinelles - sept 2017 - photos J.Charron - Parc national des Ecrins Changements climatiques et culturels se conjuguent ici pour transformer radicalement le statut et les fonctions des refuges.
Quant aux chercheurs, ils souhaitent expérimenter des méthodes d’observations de terrain inédites, et relancer des croisements féconds entre sciences humaines et sociales et sciences de la nature.

Même si, depuis fort longtemps, des explorateurs scientifiques se sont intéressés à la haute-montagne, elle reste néanmoins sous étudiée par les chercheurs, en raison notamment des difficultés liées au terrain et à la météo. "L'un des intérêts de ce programme est de leur faciliter l'accès à ce monde particulier et où la communauté s'accorde à dire que les effets du réchauffement climatique sont plus forts qu'en "plaine". D'ailleurs, une partie des changements de pratiques est également liée au réchauffement climatique" souligne Julien Charron, chargé de mission "refuges et pratiques de pleine nature" au Parc national des Ecrins.

Expérimentations dans six refuges

Par ailleurs, il est prévu que les résultats des recherches fassent l'objet de conférences, données dans les refuges par les chercheurs. Ils seront également exploitables sur les blogs et autres pages de réseaux sociaux animés par des gardiens, qui s'impliquent dans le projet sur la base du volontariat.

Pendant l'année 2017, six refuges de haute Romanche et du Vénéon ont été choisis pour tester le programme, essentiellement sur les aspects sciences humaines/fréquentation mais aussi sur la météorologie.

Les résultats complets ne sont pas encore disponibles car l'enquête de fréquentation réalisée par des étudiantes de l'IGA n'a pas été complètement "dépouillée".

Réunion refuges sentinelles - sept 2017 - photos J.Charron - Parc national des Ecrins Réunion refuges sentinelles - sept 2017 - photos J.Charron - Parc national des Ecrins
Une journée d'étape s'est dérouléee le 27 septembre au Lautaret à la station alpine avec les gardiens et d'autres acteurs sociaux-professionnels. Depuis le mois de novembre, Mélanie Marcuzzi a été recrutée pour coordonner le programme. Pour la suite, la création de groupes de travail par thème doit permettre d'avancer plus précisément et une réunion pleinière est prévue en début d'année 2018 avec tous les partenaires.

Le programme est financé grâce au projet d’excellence LabEx ITEM (Innovation et Territoire de Montagne), porté par l’Université Grenoble-Alpes et le Parc national des Écrins qui est le lieu d'étude et d'expérimentation.

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