Suivi de la migration dans l'Embrunais

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Malgré le fort épisode orageux en milieu de week-end, une bonne trentaine de personnes a participé aux deux matinées d'observation ouvertes au public pour un comptage des bondrées apivores...notamment.

Un gypaète en ouverture. Pas si mal pour commencer une opération d'observation des oiseaux... Dès leur arrivée sur le site, samedi,  les participants qui ont répondu à l'invitation du Parc national  ont eu la chance d'admirer ce grand vautour dans leur jumelles.

"Les conditions météorologiques ont permis de réaliser le suivi de la migration malgré un fort épisode orageux le samedi en fin d'après-midi entre les deux comptages" résume Damien Combrisson, garde-moniteur en Embrunais et animateur de cette opération.

Les première bondrées sont observées assez tardivement. A partir de 9 h et jusqu'à 10 h 30, le flux est calme avec peu d'oiseaux. A 10 h 45,  un groupe important composé de 54 oiseaux s'élève sur la tête de Fouran, suivi de 36 autres bondrées dix minutes plus tard.

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Les bondrées ont offert du grand spectacle ! Les oiseaux passaient au-dessus de la tête des observateurs...

"Parmi les observations occasionnelles (en sus du gypaète..) nous notons ce jour, une femelle de busard des roseaux ainsi que plusieurs martinets alpins en migration également."

Dimanche 25 août, une douzaine de personnes est néanmoins au rendez-vous malgré un froid vent du nord et un temps  nuageux faisant suite à l'épisode orageux survenu samedi en fin de journée. 32 bondrées sont comptées ce dimanche mais aucun groupe conséquent n'est observé.

Le bilan pour 2 jours est de :

9 espèces de rapaces observées

- gypaète barbu : 1 adulte
- faucon crécerelle : 2 oiseaux (locaux probablement)
- buse variable : 3
- épervier d'Europe : 7
- vautour fauve : 10
- bondrée apivore : 200 oiseaux
- busard des roseaux : 1 femelle adulte
- circaète Jean le blanc : 1
- aigle royal : 2 adultes et 1 immature (locaux)

Comme les années précédentes, le suivi est réalisé  de 9 h 00 à 13 h 00 et se clôture par un pique-nique sur place.

La bondrée apivore est un rapace diurne de la taille de la buse variable, avec une sillhouette un peu plus fine. La confusion entre les deux espèces est assez régulière.
Le mot "apivore" désigne le trait particulier chez ce rapace de s'alimenter d'insectes, essentiellement ceux de la famille des "apidés" que sont les guêpes, frelons et abeilles (sauvages !).
De part ce régime alimentaire très spécifique, les bondrées arrivent tardivement chez nous, de la fin avril au début mai et repartent également précocement dès la mi août. C'est l'un des oiseaux nicheurs qui passe le moins de temps chez nous !

Cette espèce migratrice hiverne en Afrique sub-saharienne et emprunte les vallées et les côtes pour traverser la Méditerranée au niveau du détroit de Gibraltar.

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Sur la base du protocole "contact faune" du Parc national des Ecrins, deux pics d'observation se dessinent clairement, correspondant aux migrations pré et post nuptiales. Le pic du printemps s'échelonne sur une période plus longue. Plus dilué dans le temps, il est moins perceptible que le passage automnal qui lui est très marqué dans la troisième décade d'août.