Depuis 2012, le Parc national des Ecrins organise un week-end de comptage des bondrées apivores (Pernis apivorus) sur le secteur de l'Embrunais.
Cette édition 2016 a été marquée par un épisode de forte chaleur, avec une canicule marquée sur une bonne partie du territoire national.
Les 26 et 27 août, les observateurs bénévoles étaient mobilisés (près de 26 personnes) à Châteauroux-les-Alpes pour participer au comptage des bondrées en migration le long de l'axe durancien à l'occasion de leur retour vers l'Afrique sub-saharienne.
"En plein épisode caniculaire, la migration des oiseaux a été affectée par ces fortes température, le chemin traditionnel utilisé par les bondrées en vol est resté confus tout au long du week-end" souligne Damien Combrisson, garde-moniteur du Parc national des Ecrins. "Nous avions beaucoup plus de difficultés à observer les oiseaux qui rentraient plus à l'intérieur du massif des Ecrins que d'ordinaire."
A l'issue des deux journées de suivi, le bilan est de 305 bondrées observées et 9 espèces de rapaces.
Deux circaètes Jean le Blanc (à gauche) et un autour des Palombes ont été notamment observés.
"Au final, la diversité des espèces observées reste intéressante. Si le nombre d'oiseaux comptabilisé à été divisé par deux par rapport à l'an dernier, cela traduit davantage des difficultés d'observation plus qu'une baisse des effectifs. A titre d'exemple, nous avons observé plusieurs groupes de bondrées en début d'après-midi alors que le comptage était clos."
De fortes chaleurs et un ciel bleu n'incitent pas les bondrées à prolonger leur séjour en France.
Mais "pourquoi les oiseaux partent-ils alors que les conditions météorologiques sont bonnes et leur permettraient de prolonger leur séjour ? ". C'est une question récurrente...
La migration est un phénomène complexe, différent suivant les espèces, et en perpétuelle évolution (changement d'axe migratoire, décalage phénologique...).
La bondrée apivore ayant un régime alimentaire essentiellement composé de guêpes et d'abeilles sauvages, sa présence en France est très limitée dans le temps, essentiellement de mai à août ; c'est le rapace diurne nicheur qui passe le plus bref séjour chez nous.
Pour cette espèce, la migration semble essentiellement liée à des modifications de processus physiologiques et hormonaux directement influencés par la diminution de la durée du jour.