Sur les hauteurs du "plus beau pays du monde"

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Cinéaste de renom, Jacques Malaterre, prépare un documentaire sur les richesses naturelles de France : "Le plus beau pays du monde". Christian Couloumy y partage sa passion pour l'aigle royal et pour les paysages de haute-montagne dont il est l'un des "passeurs" dans le film... et l'un des "gardiens" dans le Parc national des Ecrins.

Les fumigènes du brouillard balayent le col du Galibier. Ce n'est pas du cinéma. Le vent froid est mordant et le cadreur peine à se réchauffer. Dans cette ambiance automnale et glaciale, de belles trouées de lumière sont exploitées pour les prises de vue du jour. Le preneur de son bataille avec son principal ennemi, le vent... et avec la sono imprévue d'une course de vélo qui accueille les cyclistes venus de Valloire !

Jacques Malaterre et l'une de ses nombreuses équipes engrangent les dernières images dans les Ecrins et les Hautes-Alpes pour son prochain film "Le plus beau pays du monde". La haute-montagne est l'un des cinq écosystèmes qui structurent ce "documentaire de prestige" dont la diffusion est d'ores et déjà annoncée en "prime time" sur France 2 et pour Noël. Avec des moyens d'un film de cinéma. Un budget de 3,5 millions d'euros qui finance aussi les images en hélicoptère, en drône, les grues et le temps nécessaire pour des équipes tournent "dans la wild", entendez la nature sauvage.

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Christian Couloumy (Parc national des Écrins), "passeur de nature" dans le prochain documentaire de Jacques Malaterre.

Toute l'histoire est dans la tête du réalisateur de "L'odyssée de l'espèce" et de "Ao, le dernier Néanderthal". Cette fois, il ne s'agit pas d'un "docu-fiction". Jacques Malaterre veut montrer une réalité qu'il souhaite magnifier pour qu'elle traverse l'écran et vienne toucher le spectateur. La nature aura ses "passeurs". C'est à ce titre que Christian Couloumy, chef de secteur dans le Parc national des Écrins a été choisi. " Ce sont des personnes qui sont choisies pour leur attachement à chaque région, qui sont enracinées dans la nature et qui veulent la partager" explique le réalisateur.

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Action.
C'est quand même du cinéma. La première prise ne sera pas forcément la bonne.
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Ce n'est pas la première fois que Christian Couloumy transmet sa passion pour l'aigle et le milieu montagnard en collaborant avec les média mais là, ce n'est pas du reportage. C'est du cinéma : pas loin d'une semaine de tournage pour peut-être 6 minutes dans le film. "Une expérience vraiment intéressante" à laquelle il est heureux d'avoir participé. "Il faut jouer le jeu. On reprend parfois 5 ou 6 fois la même scène... Il y a eu d'abord les repérages. On a beaucoup parlé et, à partir de cela, Jacques Malaterre a décidé de ce qu'il voulait montrer."

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Faire naître l'émotion, c'est le travail du cinéaste. La mesure de son talent. "Il y aura des animaux-héros qui auront une présence forte"  précise le réalisateur. Pour les besoins du cinéma, c'est un aigle "imprégné" qui a fait son entrée pour quelques jours dans les Ecrins.

Habitué à la présence de l'homme, il conserve un comportement naturel. Mais en milieu naturel, les aigles locaux n'ont que peu d'estime pour les héros de cinéma qui viennent sillonner leur territoire. Aux alentours du Parpaillon, le dresseur a rappelé rapidement son protégé qui risquait une bonne raclée...

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Tandis que Jacques Malaterre et ses techniciens sont dans les Ecrins, onze autres équipe de tournage sont dans la nature en France qui attendent les belles lumières sur les plus beaux paysages et les animaux dans leur milieu naturel. Avec l'hiver difficile et le printemps pourri, il faut rattraper le temps perdu. "On ne tourne pas sur la nature, on tourne avec la nature"  résume Jacques Malaterre.

Les Vosges pour la moyenne montagne, les rivières et forêts dans les Cévennes, les marais du Poitevin et de la Camargue, la mer Méditerranée, la montagne des bergers corses, le Verdon et les Ecrins... "Notre objectif, c'est que le spectateur se réapproprie la nature. Pour cela, on veut lui redonner l'émotion du randonneur et lui donner envie d'aller voir la nature de l'autre côté de la maison. Plutôt que d'interdire, il faut lui faire comprendre que c'est un trésor. Et quand homo sapiens a un trésor, il le protège".

L'odyssée de l'espèce continue.