Des zones de quiétude pour les gypaètes

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En ce mois de décembre, quatre secteurs dans le massif des Écrins sont concernés par des installations de gypaètes barbus, en haute Romanche, dans le Vénéon, dans le Valgaudemar et dans la Séveraissette. Pour protéger tous ces rapaces et pérenniser leur installation, quatre zones dites de sensibilité majeure (ZSM) ont été activées, avec des restrictions concernant les survols et les activités humaines.

Gypaète du trio reproducteur de la haute Romanche © T. Maillet - PNE

Deux couples habitués des Écrins et deux nouveaux

Dans le nord du massif, le trio de la haute Romanche et le couple du Vénéon ont entamé une nouvelle reproduction. Depuis cet automne, le gypaète est également de retour plus au sud, avec deux couples en cours d’installation au-dessus des hameaux du Bourg (La Chapelle-en-Valgaudemar) et de Molines (La Motte-en-Champsaur).

Assurer sécurité et tranquillité

Gypaète au-dessus de La Grave © C. Coursier - PNE C’est donc une excellente nouvelle pour cette espèce qui avait complètement disparu des Écrins. L’objectif est désormais d’assurer aux gypaètes les meilleures conditions de sécurité et de tranquillité pour qu’ils s’installent définitivement et/ou mènent à bien leur reproduction. Yoann Bunz, chargé de mission faune vertébrée au Parc national, explique : « Dès que l’on comprend qu’un territoire a été choisi par l’espèce – ça peut être la création d’une nouvelle aire ou le rechargement d’une aire existante –, le Parc définit en concertation avec l’association Envergures alpines une ZSM, une zone de sensibilité majeure. Ce périmètre est composé d’une zone cœur, à proximité immédiate du nid, et d’une zone tampon plus large, avec pour chacune des consignes spécifiques. »

Les ZSM en bref

Suivi du couple de gypaète du Valgaudemar par un garde-moniteur © M. Corail - PNE C’est dans la zone cœur d’une ZSM que les règles de bonne conduite sont les plus nombreuses. « Il est important de bien les respecter, insiste Yoann, car c’est là que l’espèce est la plus sensible. Cette zone est vraiment à préserver pour éviter au maximum le dérangement des oiseaux ». Plus précisément, sont à proscrire dans ce périmètre :

  • toutes les activités humaines (randonnée, ski, cascade de glace, escalade, VTT…)
  • les survols non motorisés (parapente, planeur, base jump, speed riding) en dessous de 700 m du point le plus haut de la zone
  • les survols motorisés (drone, avion, hélicoptère, ULM) en dessous de 1 000 m du point le plus haut de la zone.

La zone tampon qui entoure la zone cœur est également concernée par des consignes spécifiques :

  • toutes les activités bruyantes sont à proscrire
  • les survols non motorisés sont possibles
  • les survols motorisés sont à proscrire en dessous de 1 000 m du point le plus haut de la zone.

Les quatre ZSM des Écrins

La ZSM de Malaval (Mizoën)

Dans la zone cœur de la ZSM de Malaval, certains itinéraires sont à proscrire. Pour la cascade de glace, il s'agit des itinéraires Patrick Berthet, Indiana Jones et les Eaux de Mortelune. Pour le ski, il s'agit du hors piste de Malaprésure.

La ZSM de Plan du Lac (Saint-Cristophe-en-Oisans)

La ZSM du Rompeau (Le Bourg, La Chapelle-en-Valgaudemar)

La ZSM de l'Ardouère (Molines, La Motte-en-Champsaur)

Jusqu’à quand ?

Le maintien des ZSM est conditionné à la manière dont se passent les différentes reproductions. « S’il n’y a pas de ponte, pas de couvaison, bref, en cas d’échec quel qu’il soit, la ZSM sera désactivée », précise Yoann. Si tout se passe pour le mieux, avec des jeunes à l’envol pendant l’été (nous l’espérons !), les ZSM resteront actives jusqu’au 31 août maximum.