Une trentaine de personnes, rassemblée au collet d'Ancelle ce samedi, a assisté au lâcher de deux bondrées apivores et d'un milan noir. Ces oiseaux ont pu prendre leur envol grâce à la prise en charge dont ils ont bénéficié au centre de soins de la faune sauvage. Les bondrées sont bien parties vers le sud, ensemble.
Les deux jeunes bondrées avaient été récupérées sur Saint-Firmin par des agents du Parc national. Michel Phisel, responsable du centre de soins de la faune sauvage, s'en est alors occupé.
Il a d'abord fallu les nourrir, mission pas facile pour ces oiseaux dont l'alimentation principale consiste en... guêpes, bourdons et autres abeilles, d'où leur nom "apivore". Leur morphologie est adaptée avec de petites plumes écailleuses autour du bec et des narines étroites pour éviter que les insectes ne pénètrent ou ne piquent. Néanmoins, la bondrée peut aussi se nourrir de petits oiseaux, rongeurs, grenouilles, voire même de fruits en fin de saison, ce qui a permis de mettre en place un régime de substitution afin que ces jeunes rapaces puissent se développer normalement.
La grande volière dont est équipée le centre de soins leur a donné l'espace nécessaire pour les premiers envols. Entre deux vols, les oiseaux s'accrochaient par les serres aux parois, en se stabilisant à l'aide de leur queue, ce qui explique que cette dernière soit abîmée (voir ci-dessus) mais sans trop d'effet sur leur capacité à voler. L’œil est encore sombre, typique des jeunes individus, et deviendra jaune à l'âge adulte. Les deux bondrées ont été relâchées au même moment et se sont regroupées sitôt leur envol pour partir ensuite vers le sud. C'est en effet la fin de période de migration pour ces rapaces qui vont maintenant rejoindre l'Afrique tropicale.
Avec la passion et la conviction qu'on lui connaît, Michel Phisel, le responsable du centre de soins, a sensibilisé le public à la cause de la faune sauvage.
A ses côtés, Daniel Briotet, chef de secteur du Parc national Champsaur-Valgaudemar a expliqué les actions de l'établissement en matière de suivi des rapaces.
Les lâchers publics d'oiseaux proposés par le centre de soins sont toujours l'occasion de beaux moments partagés et d'échanges de connaissances sur la faune sauvage.
Ci-dessous, le lâcher d'un milan noir, lui aussi en route vers la migration.