Un élanion blanc observé pour la première fois dans le parc

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Le 11 avril dernier, Damien Combrisson, chargé de mission invertébrés (normalement plus occupé à scruter les sols que les cieux !) aperçoit à Châteauroux-les-Alpes ce qu’un œil non averti prendrait pour un pigeon… Il n’en est rien, puisque c’est bel et bien un élanion blanc qu’il a sous les yeux. Il s’agit de la première observation de ce petit rapace dans une commune du parc, et seulement la quatrième dans le département des Hautes-Alpes.

Élanion blanc © P. Saulay - PNE

L'élanion blanc est un petit rapace de la taille d'un faucon crécerelle. Il est gris et blanc avec des yeux rouge foncé. En vol, on distingue très bien le bout de ses ailes noires par en-dessous. Du dessus, ce sont ses « épaules » noires qui seraient assez caractéristiques. On ne peut pas distinguer la femelle du mâle.

Élanion blanc © P. Saulay - PNE Comme le faucon crécerelle, il affectionne les vols stationnaires pour repérer ses proies avant de plonger sur elles les ailes repliées. Il utilise aussi des perchoirs naturels comme de grands arbres ou des constructions humaines pour se reposer et détecter ses proies. Dans le cas de cette observation, à 13h43, c'est la ligne électrique qui lui a servi de poste de guet pour repérer un campagnol et le capturer, avant d'aller le manger sur le support du câble de la fibre une centaine de mètres plus loin.

Il mange principalement des rongeurs, mais peut aussi capturer des petits oiseaux, des reptiles ou des insectes. Après cette capture, il a changé de poste d'observation à 3 reprises (ligne électrique, arbre mort...) avant de s'envoler en cerclant et de se perdre dans les nuages vers 14h50. Il n'a eu aucune interaction avec les faucons crécerelles présents sur place.

Élanion blanc © P. Saulay - PNE Ce n'est pas vraiment un oiseau migrateur, mais plutôt une espèce avec un comportement erratique et une tendance à coloniser d'autres territoires. La première nidification répertoriée en France date de 1990 en Aquitaine. Depuis, si c'est surtout le Sud-Ouest qui l'accueille, on peut le trouver aussi jusqu'en Mayenne par exemple avec une expansion forte. Il n'y a pas d'études récentes globales, mais le nombre de couples nicheurs dépasse la centaine en France. En hiver, il se rassemble sous forme de dortoirs dans de grands arbres, un peu à l'image des corneilles noires. Il est monogame et donc fidèle d'une année sur l'autre. Ici, un seul individu a été observé.

Carte de la présence de l'espèce en France. On peut voir qu’elle est très peu notée en PACA.