« Ils sont apparus fin juin, raconte Anne. Un soir, on a vu arriver un vol d’oiseaux qu’on ne connaissait pas. 48 heures plus tard, les hiboux étaient installés dans l’arbre en face de la maison. Parfois, ils passaient toute la journée à nous regarder, puis ils partaient chasser à la nuit tombée. »
Avertis par Anne, Marc Corail, garde-moniteur du Champsaur, et Pascal Saulay, photographe du Parc et ornithologue averti, se sont déplacés pour identifier ces rapaces curieux. Pascal nous racontait alors le fruit de leurs observations : « Il s’agissait de jeunes hiboux moyens ducs, d’un mois à peine et volant tout juste. Il y a un nid connu à quelques centaines de mètres de distance, on peut supposer que les jeunes venaient de là. Ce qui est surprenant, c’est le fait que les oiseaux observaient ce qui se passait autour d’eux pendant la journée, alors que ce sont plutôt des espèces nocturnes. Il arrive même parfois que les moyens ducs se réfugient dans le noir pendant la journée. »
Quoiqu’il en soit, l’installation provisoire de ces jeunes hiboux à proximité du nid n’est pas inhabituelle. À 3 semaines, les petits quittent en effet le nid et commencent à s’aventurer aux alentours. Ils restent souvent les uns avec les autres, sous la surveillance plus ou moins lointaine des parents. Preuve en est une photo prise par Pascal Saulay à Saint-Hilaire, où l’on distingue l’un des jeunes moyens ducs en compagnie d’un adulte. D’autres clichés montrent les jeunes en train de bailler, de dormir, de tourner la tête à gauche, puis à droite...
Anne a profité de ce charmant spectacle pendant trois semaines, avant que les oiseaux s’envolent successivement. « On s’est régalés à les regarder, on étaient presque déçus quand ils sont partis », sourit-elle. Cela reste néanmoins dans l’ordre des choses, puisqu’après s’être entraînés à utiliser leurs ailes, les jeunes moyens ducs quittent définitivement les lieux qui les ont vu naître vers 2 mois et demi-3 mois.
En savoir plus sur cette espèce
Consulter la fiche espèce sur Biodiv'Écrins