Dispositif ORCHAMP : suivre l'évolution des écosystèmes montagnards

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Le vallon de Lauvitel accueille depuis 2017 le dispositif ORCHAMP : Observatoire des Relations Climat - Homme - milieux Agro-sylvo-pastoraux du Massif alPin. Ce projet à long terme permettra un suivi pluridisciplinaire des écosytèmes du vallon, et une comparaison à d'autres sites de référence dans les Alpes.

Inventaire botanique ORCHAMP ©Amélie Saillard CNRS

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ORCHAMP, pour l'observation des dynamiques hors-champs, celles n’étant pas dans le radar des programmes d’observation actuels. Ce dispositif est l’Observatoire des Relations Climat - Homme - milieux Agro-sylvo-pastoraux du Massif alPin, un projet de recherche pluridisciplinaire piloté par le Laboratoire d'Ecologie Alpine (LECA) de Grenoble. Initié par la Zone Atelier Alpes et le Conservatoire National de Botanque Alpin, il vise à mieux saisir les dynamiques entre le climat, l’utilisation des terres, la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes de montagne. Une vingtaine de sites considérés comme représentatifs des Alpes françaises sont suivis. Parmi eux, le vallon du Lauvitel.

Cette étude est un suivi à long terme. Il est nécessaire de réaliser des relevés tous les cinq ans durant plusieurs décennies afin d'observer et de comprendre l'évolution des écosystèmes du vallon, et plus largement l'évolution des territoires alpins.

Quatre placettes dans la réserve intégrale

Dans chaque site de suivi, 6 à 7 placettes sont disposées sur un gradient altitudinal d’environ 1000 m. Des protocoles simples, standardisés et répétables sur le long terme sont mis en place sur ces placettes.

Les placettes ORCHAMP dans la réserve ©Amélie Saillard CNRS

Les 7 placettes permanentes du gradient du Lauvitel ont été installées en 2017. Elles s’étalent de la Danchère (alt. 1070 m) à une zone assez élevée de la réserve intégrale (alt. 2150 m), 4 placettes se situant au cœur de celle-ci.

Relevés de terrain et... metabarcoding

Plusieurs sessions de terrain ont permis de réaliser les premiers échantillonnages. C’est tout d’abord la végétation qui a été étudiée, par un inventaire exhaustif de la flore. Cela permettra de caractériser la dynamique des cortèges d’espèces végétales le long du gradient altitudinal.

Des données concernant le sol ont aussi été collectées, telles que l’activité enzymatique, l’ADN environnemental (metabarcoding) ou encore des mesures physico-chimiques (pH, concentration en matière organique, composition en carbone et azote…). Enfin, des capteurs de température ont été installés en surface du sol. Ils permettront de réaliser un suivi thermique continu.

Prélèvement de la faune du sol ©Richard Bonet PNE

En 2018, l’observation de la végétation s’est poursuivie avec la mesure des caractères physiques des arbres présents sur la placette forestière. Sur le long terme, on pourra ainsi suivre la dynamique de la structure en taille des arbres. Des données sur la faune ont également été collectées, avec la réalisation par le Laboratoire d'Ecologie Alpine (LECA) de Grenoble d’un inventaire entomologique et la mise en place par le Parc d’un inventaire des limaces et escargots.

Les différentes espèces d’insectes seront identifiées par metabarcoding. Cette technique consiste à isoler l’ADN d’un individu ou, comme c’est le cas ici, d’un échantillon de nombreux individus. Cet ADN est séquencé, puis la séquence obtenue est comparée à des centaines voire milliers de séquences contenues dans une base de données. On peut ainsi savoir quelles sont les espèces présentes dans l’échantillon.

Tri des insectes ©Manon Basset PNE

Pour en savoir plus

Observatoire Orchamp - Zone Atelier Alpes
Orchamp - Conservatoire Botanique National Alpin (CBNA)

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