
Des gestes chouettes
Ne pas recueillir les jeunes : les petites chouettes quittent parfois le nid avant de savoir voler. Si vous trouvez l’une d’elle, mieux vaut la laisser dans son milieu. Ses parents ne sont sans doute pas loin.
Favoriser les sites de nidification : on peut installer un nichoir. Pour cela, vous pouvez contacter une association de protection des oiseaux ou les agents du Parc national qui pourront vous fournir le plan d’un nichoir. Il est intéressant aussi de ne pas grillager les ouvertures dans votre maison ou dans ses éventuelles dépendances pour permettre un accès aux chouettes qui voudraient y nicher. Un geste utile aussi pour les chauves-souris.
Préserver les milieux favovables : conserver les haies et les fruitiers, préserver les arbres creux,tailler les arbres en têtard. Il est important aussi de limiter l’usage des produits de traitement dans les cultures, en particulier les pesticides... y compris dans le jardin familial ! www.chouette.parcs-naturels-regionaux.fr
Chouettes et hiboux appartiennent à la même famille (les strigidés) mais... la chouette n’est pas la femelle du hibou ! Ces rapaces nocturnes ont en commun leurs grands yeux, une ouie très fine et leur extrême discrétion...
La structure même de leurs plumes est spécifique avec notamment une bordure “frangée” qui leur permet un vol parfaitement silencieux. Un atout pour ces prédateurs qui disposent aussi d’une vision nocturne exceptionnelle et d’une capacité à observer tout autour d’eux, par une rotation quasi totale de la tête. Si le hibou dispose d’aigrettes, la chouette n’en n’a pas. Ces aigrettes sont de simples plumes et non pas des oreilles qui, elles, sont cachées sous le duvet du masque facial. Les petits rongeurs, les insectes ou même des petits oiseaux sont leurs principales proies, avec des prédilections selon les espèces. Avalant leur nourriture d’un coup, ils recrachent ensuite une pelote qui contient tout ce qui n’a pas été digéré. Chouettes et hiboux ne font généralement pas de nid. Ils utilisent des cavités dans les arbres, un trou entre des rochers, le nid d’autres oiseaux. La ponte est étalée sur plusieurs jours. Les petits survivent en fonction de la nourriture disponible. Si besoin, les derniers-nés peuvent servir de repas à leurs aînés... Ainsi, lorsqu’il y a des rongeurs dans une région, il peut y avoir des chouettes et hiboux en conséquence. Pourtant, plusieurs types de menaces pèsent sur ces espèces. On peut notamment citer la fragmentation de leurs milieux de vie, la transformation des prairies en cultures, la suppression des haies et des arbres creux, l’assèchement des marais, l’utilisation de pesticides agricoles...
Autant de modifications de leurs habitats ou de pollutions qui les privent de nourriture et de sites de nidification. A cela vient s’ajouter le trafic routier, fatal à de très nombreux rapaces nocturnes.
Fort heureusement, les légendes qui faisaient des chouettes et hiboux des oiseaux de mauvaise augure ne font plus recette, ou presque.
Ces rapaces sont désormais protégés en France. Dans l’antiquité, la chouette était la compagne de la déesse Athena, symbole de l’intelligence... et de la sagesse.
Chouette des forêts montagnardes... et d'ailleurs
Espèces discrètes des forêts d’altitude, le niveau des effectifs et la répartition des chouettes Tengmalm et Chevêchette dans les Écrins sont encore mal connus.
Chevêchette d’Europe : C’est le plus petit rapace nocturne d’Europe (16 à 19 cm selon que l’on a affaire au mâle ou à la femelle).
Si les rencontres restent rares, o n peut parfois la repérer en journée, grâce aux petits oiseaux qui la harcèlent sans relâche.
Chouette de Tengmalm : Ses grands sourcils lui donnent un air étonné caractéristique. Originaire de la taïga, elle vit dans les forêts de hêtres et de conifères des étages montagnard et subalpin. La relation de La Tengmalm avec le Pic noir est souvent citée : généralement, elle utilise pour nicher les loges que le Pic a forées. Mais elle s’installe aussi volontiers dans d’autres cavités et adopte facilement les nichoirs mis à sa disposition.
Moins spécifiques au milieu montagnard, la Chevêche et la Hulotte vivent aussi dans les vallées du massif... et plus près des habitations.
Une boule de plumes aux yeux d’or : c’est la Chevêche d’Athéna... en régression mais présente partout en France, hormis au-dessus de 1200 mètres d’altitude. La chouette Hulotte, ou chat-huant est plutôt grande, commune et connue. Sans doute parce qu’elle vit à proximité des zones habitées. Elle semble progresser en altitude.
Hiboux : grand, moyen et petit
Sur les quatre espèces présentes en France, seul le Hibou des marais ne réside pas dans les Écrins
Grand-duc d’Europe : le plus grand rapace nocture d’Europe est présent toute l’année dans nos régions... Son chant grave marque les nuits d’hiver. Très sensible au dérangement, il est trop souvent victime d’électrocution et de collision avec les
lignes électriques...
Hibou moyen-duc : deux grandes aigrettes dressées et deux grands yeux orange permettent de reconnaître le hibou moyen-duc. Très discret, cet habitant des bois, se fait invisible en journée, le plus souvent immobile dans un arbre.
Petit-Duc Scops : ce migrateur, plutôt méditerranéen, est insectivore. Il arrive dans le Haut-Dauphiné en mars et le quitte avant la fin septembre. Son chant répété est caractéristique de nos nuits d’été, auxquelles il donne un air provençal.
Samedi 14 mars 2009, c’est la nuit de la chouette !
Cette manifestation nationale est orchestrée par la Fédération des parcs naturels de France et la Ligue pour la protection des oiseaux. Dans les Écrins, plusieurs équipes des secteurs du Parc national proposent une animation (gratuite) pour mieux comprendre les conditions de vie de ces rapaces nocturnes, avec une projection et généralement, une sortie de terrain.
C’est au printemps, à la saison des amours, que l’on entend chanter les chouettes et hiboux...
VALBONNAIS : à 19 h, à la maison du parc d’Entraigues. Inscription au 04 76 30 20 61.
OISANS : à 20h, à la Maison du Parc à Bourg d’Oisans. Tél. : 04 76 80 00 51
VALGAUDEMAR : à 20h30, au foyer de ski de fond de l’Ubac Tél. : 04 92 55 25 19
CHAMPSAUR : à 20h30, à Champoléon, à la Maison du Berger. Tél. : 04 92 55 95 44 ou 04 92 49 61 85
VALLOUISE : à 21h, à la Maison du Parc. Tél. : 04 92 23 58 08
EMBRUNAIS : à 18h, à la Maison du Parc de Châteauroux Tél. : 04 92 43 23 31
La nuit, un patrimoine
La nuit abrite toute une petite et grande faune, qui sous le bienfaisant manteau de l’obscurité, s’agite et vaque à ses occupations. Mais la nuit, c’est encore bien plus : creuset de nos contes et légendes, abri de notre sommeil et de nos rêves, refuge de notre imaginaire, elle porte une signification toute particulière pour les hommes. La nuit constitue un patrimoine à part entière, naturel et culturel, dont il convient de préserver la tranquillité et donc l’obscurité. Des actions de sensibilisation sont menées pour préserver ce patrimoine.
Dans les Hautes-Alpes, plusieurs partenaires œuvrent en ce sens. Le Réseau d’Éducation à l’Environnement 05&Écrins, le Parc naturel Régional du Queyras et le Parc national des Écrins proposeront, en septembre prochain, des rencontres échanges-formations à destination des intervenants en éducation à l’environnement sur le territoire. L’objectif principal est de favoriser le développement des activités de sensibilisation sur la nuit en lien avec les spécificités du territoire 05 & Écrins.
Contact : C.Sagot, tél. 04 92 40 20 60
Cette initiative est soutenue par le Conseil général 05, la Région PACA et Jeunesse et Sports 05.
Pour en savoir plus :
Atlas des vertébrés-tome 2 (les oiseaux) dont sont issues les illustrations ci-dessus - Éd. du Parc national des Écrins et le CRAVE
Petites chouettes de montagne Chevêchette et Tengmalm. Cahier technique. - LPO
www.chouette.parcs-naturels-regionaux.fr
Oiseaux remarquables de Provence : écologie, statut et conservation - coll. Les références du naturaliste. Ed. Delachaux et Niestlé
Chouette, coll. Jeunesse, Parcs nationaux de France, Éd. Hesse