Ahmed travaille à un projet de thèse sur la gestion de la faune sauvage au département de foresterie, à l'université de Duhok (Irak). Les deux enseignants chercheurs responsables de son encadrement allient les nationalités, l'un étant au Kurdistan et l'autre à Montpellier.
L'équipe concentre son travail sur la partie irakienne du Kurdistan, bordée par l'Iran à l'est, la Turquie au nord et la Syrie à l'ouest.
Point chaud de biodiversité
Le gouvernement a approuvé la création d'un Parc national alors qu'un périmètre de protection (« réserve naturelle ») existe déjà pour les régions de Barzan et la montagne d'Halgurd. La police en assure le respect des règles mais il n'y a encore ni projet, ni équipe en place pour gérer protocoles scientifiques, missions d'accueil et de valorisation du patrimoine.
Un projet de Parc national est à l'étude au Kurdistan.
Les critères de biodiversité et de patrimoine sont nombreux pour espérer une validation du statut par l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), d'autant que cette région du monde est l'un des
« points chauds de biodiversité » à l'échelle de la planète, au croisement de l'Asie, de l'Europe et du Moyen-Orient.
On y trouve aussi bien des ours bruns, des gazelles, des loups que des hyènes, des porcs-épics ou des léopards ! Il en est de même pour le cortège floristique, avec la confluence de plantes originaires de l'Himalaya et d'autre présentes du Caucase aux Alpes.
Mais pourquoi un stage dans les Ecrins ? « En fait, c'est la ressemblance du relief et du climat dans cette région du Kurdistan qui nous a amenés à penser qu'un parallèle pouvait être fait » explique Ahmed.
Ahmed Mahmood a présenté le projet de Parc national au Kurdistan à une partie du personnel du Parc national qui l'a accueilli pendant deux semaines.
De la réglementation à la charte
Le climat est continental et le relief très largement montagneux, avec de hauts sommets comme le Cheekah Dar (3 611 m). Les nombreuses rivières (dont le Tigre et l'Euphrate) rendent les terres fertiles pour l'agriculture et l'élevage. Le pétrole est aussi exploité depuis longtemps. La région est également touristique pour ses vestiges assyriens.
Il reste fort à faire pour déminer le territoire (suite à la guerre Iran-Irak des années 80) et le chemin à parcourir est encore long pour convaincre tous les habitants de la nécessité de protéger leur patrimoine mais la volonté de travailler pour le futur est bien là.
Ahmed est venu dans les Ecrins pour mieux comprendre le fonctionnement de l'établissement « Parc national » avec sa réglementation et sa charte de développement local. Il a été accueilli au siège du Parc et par les différentes équipes de secteur qui lui ont permis d'avoir une vision globale des champs d'actions développés.
De ces expériences, il compte tirer « des pistes de réflexion concrètes et appliquées pour faire avancer ce projet de territoire et de protection de la nature au Kurdistan ».