Réallon : chantier-formation pour un mur de soutènement

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Un mur de soutènement d'une ancienne terrasse agricole a été restauré au cours d'un stage de formation à la maçonnerie en pierres sèches.

La commune de Réallon et l'association « Patrimoine en Réallonnais » avaient sollicité l'aide du Parc national des Ecrins pour sauvegarder un mur en pierre sèche, élément structurant du paysage participant du patrimoine local. Ce qui fut réalisé en cette fin de mois d'août. Une dizaine de stagiaires étaient encadrés par le murailleur professionnel (maçonnerie de pierre sèche), Loys Ginoul, par le biais de l'association « Le Gabion ».

L'approche retenue par le formateur passe avant tout par l'observation de l'existant et la compréhension du rôle et des enjeux de la construction.

Le formateur, Loys Ginoul

Contrairement à l'approche contemporaine qui tend à privilégier l'élégance du mur, il rappelle qu'un tel ouvrage est avant tout conditionné par l'augmentation de surface cultivable. Le matériau le plus précieux est donc la terre, la pierre n'étant qu'un outil ! À la différence d'un mur de soutènement plus « urbain », on cherche ici à utiliser la totalité des pierres extraites pendant les labours malgré leurs défauts, car elles libèrent de l'espace dans les champs. Et il ne faut pas oublier que les plus belles pierres étaient réservées à la construction des maisons. A Réallon, le couronnement des murs est enherbé, avec le double avantage de pallier au manque de grandes pierres plates et d'augmenter encore la surface exploitable.

Presqu'au bout !

La pratique avait bien entendu la part belle durant les deux jours de ce chantier. Une partie du chantier ayant été préalablement préparé par les jeunes volontaires du Contact Club de Marseille, par groupes de deux à quatre, les stagiaires ont mis en œuvre un grand nombre de notions complexes qui, combinées, permettent une bonne tenue du mur dans le temps. Ainsi, les notions de croisement, boutisse, pendage ou encore fruit du mur n'ont plus de secrets pour eux ! Mais c'est surtout le principe de calage interne du mur, par une multitude de pierres bloquées entre elles, qui demeure primordiale.

Des mains appliquées Brêches déblayées

Contrairement à une idée largement répandue, un mur de pierre sèche n'implique presque jamais l'ajout de terre pour combler les vides, et la terre qui est parfois visible dans les vieux murs ne résulte que du ruissellement progressif. Il n'est pas toujours évident pour les stagiaires de se dire que le plus important, c'est ce qui ne se voit pas !

Tous au travail !  

En deux jours, l'impressionnant résultat est visible par toute personne allant vers le chef-lieu de Réallon. Quatre brèches qui zébraient une quarantaine de mètres de murs ont été restaurées, pour un volume approximatif de huit mètres cube, soit une quinzaine de tonnes de pierres !

  Chantier terminé... mur restauré !

Dans la foulée, un autre chantier a eu lieu, sur l'alpage de l'Hivernet à Embrun, avec la restauration d'un abri de berger.
Lire l'article : L'abri de l'Hivernet restauré

Pour en savoir plus :

Restauration de terrasses agricoles

Lien vers le site de l'association de Loys Ginoul, "Une pierre sur l'autre"