Francis Arnaud, garde du Conseil Supérieur de la Pêche devenu Office National de l’Eau et des Milieux Aquatique et aujourd'hui, Agence Française de la Biodiversité, nous a quittés brutalement le 26 août dernier. Le choc ressenti par ses collègues et amis du Parc national est à la hauteur des qualités humaines qu’il a toujours privilégiées dans l’exercice de ses missions.
Il avait tout naturellement participé, avec l’équipe du CSP-ONEMA-AFB des Hautes-Alpes, à toutes les études des lacs d’altitude de la région et du parc national des Écrins, faisant de lui un des pionniers qui ouvrit la route à la notion de « Lacs sentinelles ».
Toujours disponible, il délivra de nombreux conseils et avis pertinents sur les travaux et projets d’aménagements impactant les milieux aquatiques, dans une collaboration fructueuse et amicale avec les agents du Parc national. En effet, on ne restait pas longtemps seulement collègue avec Francis, il devenait naturellement un ami, un grand frère, un tonton et son charisme dépassait joyeusement les générations.
Les agents du Parc national souhaitent aujourd'hui rendre hommage à leur collègue et à son travail, toujours accompli avec passion, professionnalisme et humanité.
« En 1999, j'ai effectué mon stage de fin d'études dans la brigade du CSP 05 et Francis a fait partie des agents de l'environnement qui m'ont donné envie de choisir ce métier de terrain au contact de la nature et des hommes et femmes qui animent le territoire.
En 2003, c'est au sein de la même équipe que j'ai travaillé lors de l'année de formation au métier d'agent technique de l'environnement. Pour moi, « Tonton Francis » c'est un grand sourire, de la malice, une vision toujours positive et constructive du métier, de la bonne humeur, de la bienveillance et une classe naturelle digne d'un acteur américain ! »
Blandine, garde-monitrice en Vallouise.
« Avec Francis, le travail était fluide, sa bienveillance apaisait bien des remous propres au métier. Son sourire et quelques expressions bien senties relançaient souvent la machine. Francis est une figure qu’on est fier d’avoir côtoyée »
Christophe, garde-moniteur en Vallouise et ancien de la brigade CSP 05.
« Le monde de la pêche et des milieux aquatiques m’a toujours passionné et Francis m’invitait dans ma jeunesse à participer à des pêches électriques et à l’étude des lacs des Cordes et de Puy Vachier. C’est vraiment grâce à ces expériences concrètes que j’ai choisi, après mes études, de passer le concours du Conseil Supérieur de la Pêche ancienne version.
Après quelques échecs, j’avais abandonné l’idée de travailler dans ce domaine jusqu'en 2003, quand Francis m’a informé que le concours venait de changer et qu’il correspondait mieux à mes compétences. Le soir même, je me suis inscrit à ce concours et Francis m’a aidé à préparer l’entretien avec le jury. C’est donc grâce à lui que je travaille dans le domaine de l’environnement et que j’ai compris l’importance de la communication dans mon métier. Je suis très reconnaissant à Francis, qui est resté une personne très importante pour moi ».
Eric, garde-moniteur dans l'Oisans.
« Francis, "Papi" comme on aimait le surnommer, était la bienveillance incarnée... En 2007, j'ai réussi le concours d'ATE. Habitant depuis peu dans le Briançonnais, j'ai effectué mes stages au sein du SD ONEMA 05 et, tout naturellement, Francis est devenu mon tuteur pendant un an. Ce tutorat a perduré au-delà de mon statut de stagiaire, car «Papi» était toujours là pour donner des conseils sages et avisés !
J'aimais son regard toujours respectueux sur les choses et les personnes, sa clairvoyance et son intégrité. On ne pouvait pas rêver mieux comme compagnonnage ! Tant d'un point de vue professionnel qu' humain. Francis aimait ses montagnes et son métier. Il a partagé sans compter ses pratiques, ses bons tuyaux, ses anecdotes et ses délicieux pâtés !
Au-delà de nos rapports professionnels, c'est à mon ami Francis que je penserai à chaque fois que je croiserai les eaux claires de tous les torrents que nous avons longés ensemble.»
Claire, garde-monitrice dans l'Embrunais.