Le refuge, l’ habitat situé « là-haut dans la montagne » est un symbole de sécurité dans la montagne hostile. Cet abri pour la nuit peut aussi l’être en cas d’intempéries. Le but d’une randonnée, d’une étape vers un sommet, c’est aussi un espace de rencontres et d’échanges
Refuge en Écrins !
Plus de 40 refuges se répartissent sur le territoire des Écrins. Ils ne sont pas gérés par le Parc national des Écrins mais par des instances extérieures comme le CAF (club alpin français), la STD (société des touristes du Dauphiné), des communes ou encore des particuliers !
Les gardien(ne)s gèrent le lieu en accueillant et en renseignant les visiteurs. Leurs missions diverses donnent à ce métier un panel de compétences tel le couteau-suisse ! Dans le massif des Écrins, les refuges sont en général gardés de la mi-juin à la mi-septembre. Certains ouvrent même au printemps pour le ski de randonnée !
« L’avant refuge »
Lorsque je dors en refuge, je prépare scrupuleusement mon sac à dos !
En cas de fringale, je prends de quoi grignoter et surtout de quoi m’hydrater !
Là-haut, dans la montagne, la météo peut changer rapidement ! J’emporte avec moi : un pull, un p’tit bonnet ou même une casquette en fonction de la saison.
Ici, ce n’est pas parce qu’il fait grand beau, que 2 h plus tard, un orage n’éclatera pas !
Les Alpes, c’est le pays du soleil !
Il y brille si fort qu’il abîme la peau et nos yeux. Pour éviter ça, je m’équipe d’une paire de lunettes de soleil et me tartine de crème solaire. Tu te remercieras plus tard !
Observer la nature autour de soi, c’est merveilleux ! Pour voir à plus grande distance que ce que mes yeux peuvent m’offrir, je m’équipe d’une paire de jumelles.
Désolée, vraiment, mais il est interdit de venir en refuge accompagné de nos amis les bêtes !
On s’organise pour les faire garder en vallée.
Pour te repérer dans la montagne, prend une carte, elle te sera toujours bien utile. Mais avant ça, prépare ton itinéraire et surtout ne part pas tous seul, mais à plusieurs !
Avant toute chose, je regarde la météo prévue. Au cœur de l’été, des orages éclatent souvent en fin de journée ! Attention, de ne pas t’y faire coincer !
L’accessibilité au refuge
Les refuges sont des sites isolés dans un milieu avec de fortes contraintes. C’est à prendre en compte lorsqu’il faut aller au refuge pour des travaux, monter des fournitures, aliments… Car ça rend l’accès compliqué. Accéder à un refuge peut être très différent, allant de 1h à plusieurs heures !
Parfois, il y a des pistes et les 4x4 des gardiens peuvent monter. Sinon, ce sont les hélicoptères qui sont utilisés. Ils permettent de transporter jusqu’à 800 kg d’un coup. Cependant, ces rotations ont un impact important ! Il y a donc un vrai travail de mutualisation avec d’autres refuges pour limiter le nombre d’aller-retour.
Les plus faciles d’accès permettent à tous de découvrir ce type de lieu.
Ceux, plus hauts en altitude, accueillent principalement des alpinistes.
C’est pourquoi, on ne part pas à la même heure de chez soi en fonction d’où on va.
L’arrivée au refuge
De mon côté, quand j’arrive au refuge, je laisse mes chaussures et mon matériel dans le vestiaire pour ne pas encombrer le couloir ! J’arrive au plus tard vers 18h afin de me signaler au gardien.
Le refuge est un hébergement collectif. Les dortoirs et les repas sont partagés. C’est ce qui fait le charme et la convivialité de ce lieu.
L’isolement, un défi de tous les jours
Avec le changement climatique, les gardiens peuvent manquer d’eau en milieu de saison. En effet, les sécheresses répétées assèchent les sols. Puiser dans les stocks faits à la fonte des neiges rend l’eau très précieuse en montagne. Certains gardiens sont obligés de faire monter de l’eau en bouteille depuis la vallée pour en avoir assez de disponible.
Pour l’hiver, le travail du gardien est plus compliqué qu’en été ! L’eau ne coule pas au robinet ! L’équipe fait fondre de la neige pour avoir de l’eau.
A titre d’exemple, un humain consomme 150 L d’eau par jour chez soi.
En refuge, on consomme par personne 45 L d’eau sans prendre de douche de 70 L si on en prend une !
Mais où va l’eau après son utilisation dans le refuge ?
En montagne, les égouts et les stations d’épuration n’existent pas en montagne ! L’eau utilisée pour la cuisine, les toilettes, la douche retourne directement à la nature. C’est pourquoi, il est important de limiter la pollution en limitant les produits chimiques présents dans nos savons et dentifrices.
Pour les toilettes sèches, c’est la même histoire ! On fait attention. Tout ce qui est jeté dans les toilettes a pour but de retourner à la nature un jour. Lorsque le contenu sera composté !
Du côté de l’accès à l’électricité, c’est le même casse-tête ! Un refuge de 50 personnes consomme en moyenne 20 KWH/jour. C’est environ la consommation journalière d’un foyer de 4 personnes !!
Aucun câble électrique ne monte de la vallée pour alimenter le refuge ! Et pourtant le refuge a besoin d’électricité pour le fonctionnement de la cuisine, de l’éclairage, de l’informatique nécessaire pour la gestion des réservations. Pour répondre à ce défi de l’isolement, l’électricité est produite et gérée sur place ! Le refuge a son propre système de production énergétique : panneaux solaires, pico-centrales hydroélectriques, constructions alternatives comme des paraboles solaires ou un four solaire.
L’énergie électrique vient principalement des panneaux solaires installés sur le toit du refuge. L’énergie produite est stockée dans des batteries pour être utilisée en temps voulu. En montagne, le soleil peut s’absenter un long moment et il faut toujours avoir accès à l’électricité. Tout est question d’anticipation ! Et puis, les plus forts besoins en électricité sont majoritairement le soir ou en cas de mauvais temps, donc en décalage avec la présence du soleil !
Quelques pistes pour diminuer ta consommation en électricité !
Pour économiser la batterie de ton téléphone, tu peux désactiver les données mobiles voir le mettre en mode avion ou encore l’éteindre. Il est parfois possible d’utiliser les prises du refuge, mais en cas d’extrême urgence ! Le mieux reste que tu ne comptes pas sur cette source d’énergie !
Au refuge, on utilise aussi du gaz : de très grandes et très grosses bouteilles ! Le gaz est la deuxième énergie la plus utilisée là-haut. On l’utilise surtout pour faire chauffer de l’eau et cuisiner.
Pour faire face à tout les imprévus, le refuge dispose d’un groupe électrogène. S’il y a un manque d’énergie, le groupe électrogène se met directement en marche pour faire fonctionner le minimum comme les frigos. Cela évite de perdre des denrées alimentaires. Il fonctionne à l’essence et n’est utilisé qu’en cas d’extrême urgence !
Le rythme de vie d’un gardien et de ses aides
Tout le monde ne vient pas pour les mêmes activités au refuge, c’est l’occasion de découvrir autre chose. C’est pour cela que l’on demande de respecter certains horaires tant pour les repas que pour faire le silence. Le refuge, c’est s’adapter et respecter au mieux le rythme de chacun selon l’activité pratiquée : randonnée, alpinisme, contemplation….
Au début de l’été, le gardien prépare tout son refuge et surtout toutes les denrées alimentaires qui vont servir à nourrir midi et soir les randonneurs et alpinistes affamés !
Cela représente une énorme quantité.
Pour limiter les portages à dos, l’hélicoptère apporte tous les produits secs et non-périssables (pâtes, riz, farines, conserves) en début d’été. Pour les produits frais, cela dépend de chaque refuge. Certains se feront approvisionnés par hélicoptère à nouveau, d’autres en portage à dos avec des clés de portage.
Le gardien et ses aides habitent au refuge. C’est leur lieu de travail, mais aussi leurs maisons ! C’est pour cela qu’il existe des espaces ou les usagers n’ont pas accès.
En refuge, l’équipe a un rythme précis. Les tâches sont faites à des horaires précis pour pouvoir tout faire dans la journée !
Les petits coups de main que l’on peut donner en tant que visiteurs
→ Descendre les poubelles
Le « camion-poubelle » ne passe pas au refuge, je garde et redescends mes déchets en vallée !
→ Apporter des petites joies là-haut
Si tu veux faire plaisir à l’équipe du refuge, tu peux apporter une tablette de chocolat et ils te seront infiniment reconnaissants !
→ Aider à la vaisselle
A la fin de ton repas, ils ne refuseront pas que tu réunisses les assiettes et donnes un coup de main pour essuyer quelques assiettes !
→ Plier les couvertures à ton départ
A ton départ, tu peux ranger ton lit en pliant les couvertures.
Sur le site internet du parc :
A lire :
- Le programme de recherche "Refuges Sentinelles"
- « Jeunes en refuges », guide pratique, par le Club Alpin Français
- L’alpe N°88 : Refuges, De l’abri de fortune au tourisme d’altitude, ed.glénat
- "Refuges, l’Homme aux portes de la montagne sauvage" , dossier thématique #8 de l’ONG Mountain Wilderness
A écouter :
A regarder :
- DVD « gardiens, gardiennes » par le Parc national des Ecrins, le Centre de l’Oralité Alpine et la cinémathèque de l’image de montagne.
- Vidéo « Réussir son expérience en refuge » par les Parcs nationaux de montagne.
Activités
-
Complète le poster à trous ! Le refuge est un abri en montagne. Avant de s'y rendre, il est important de connaître son fonctionnement. Part à la rencontre des refuges !
En bas de page dans la rubrique Documents à télécharger tu trouveras un poster à trous et une fiche de jeux.
Un autre fichier contient aussi les réponses !
cf fichier pdf : Correction poster refuge