Biodiversité et climat en congrès au Monêtier-les-Bains

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Autour de ces enjeux d'actualité et d'avenir, deux événements se succèdent dans le Parc national des Écrins du 4 au 8 juin prochain : le lancement du programme franco-italien "Biodiv'alp" et le 38ème congrès des Réserves naturelles de France. Dans ce cadre, un programme de conférences-projections gratuit est ouvert à tous les publics dans la limite des places disponibles.

S'adapter ou laisser faire ? Alors que la planète chauffe, les gestionnaires d'espaces protégés s'interrogent.

Réunion technique de préparation de l'accueil du congrès RNF - mai 2019 - mairie du Monêtier-les-Bains -© P.Saulay- PNE Le réchauffement du climat et la question du positionnement des espaces protégés sont cette année au centre des réflexions du 38ème congrès des Reserves naturelles de France. Entre 300 et 400 participants, venus de métropole et d'outre-mer, sont attendus du 5 au 8 juin prochain au Monêtier-les-Bains.

Le Parc national des Ecrins, gestionnaire de six réserves naturelles, est cette année le partenaire d'accueil de cet événement. Sur place, la commune et les partenaires touristiques de Serre-Chevalier apportent des appuis précieux pour l'organisation de ce rendez-vous.

Outre la séance plénière d'ouverture et les forums thématiques, le congrès annuel est l'occasion pour les Réserves naturelles de France d'organiser des réunions techniques, travaux en commission et avec les autres réseaux partenaires de l'association. Des sorties thématiques sont également prévues en extérieur en fin de congrès.

L'an dernier, le ministre de l'écologie, Nicolas Hulot, avait marqué le congrès de sa présence. Celle de la secrétaire d'Etat, Emmanuelle Wargon, est annoncée cette année pour la séance plénière d'ouverture. 

En savoir plus sur le programme du congrès

Biodiv'alp : cinq régions de France et d'Italie se mobilisent pour la biodiversité dans les Alpes 

Le premier comité de pilotage et le lancement officiel de ce programme transfrontalier auront lieu le mardi 4 juin au Monêtier-les-Bains, à la veille de l'ouverture du Congrès des Réserves naturelles de France.

Dans un contexte de changement climatique, la nature, les hommes et le climat sont des composantes indissociables à prendre en compte pour anticiper les évolutions en cours et s'y adapter. 
Le massif des Alpes occidentales constitue un trait d'union biogéographique et transfrontalier. Des sommets alpins au bassin méditerranéen, il forme un « hotspot » de biodiversité.

Ce patrimoine naturel exceptionnel est vulnérable face à l'érosion de la biodiversité et aux changements globaux. Face à ce constat, cinq régions de France et d'Italie se mobilisent associées à une vingtaine de de structures : des gestionnaires d'espaces protégés, des conservatoires, métropole, université, chambre de commerce, associations…

Leur ambition commune : protéger et valoriser la biodiversité et les écosystèmes alpins par un partenariat et un réseau de connectivités écologiques transfrontalier.

Cette ambition se concrétise dans le cadre du programme Biodiv’ALP, piloté par la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur pour 4 ans.

Orchamp - photo CNRS Amélie Saillard Le mardi 4 juin après-midi, les partenaires de cette initiative dont des représentants des cinq régions alpines françaises et italiennes se rendront au col du Lautaret sur l'un des sites de suivi de l'évolution des écosystèmes alpins.  La visite sera animée notamment par Wilfried Thuiller, chercheur en écologie et modélisation, médaille d’argent du CNRS 2018, et avec la contribution des partenaires italiens concernant les mesures mises en œuvre sur le versant transalpin.

En fin d'après-midi, au Monêtier-les-Bains, le lancement officiel du programme s'articulera autour de la présentation des 4 axes d'actions :

- l'amélioration de la connaissance
- la gestion des réservoirs de biodiversité,
- la préfiguration d'une stratégie de connectivités écologiques transalpines,
- la valorisation socio-économique de la biodiversité et des écosystèmes.

Projections et conférences gratuites pour tous

Dans le cadre du congrés des Réserves naturelles de France, un programme de conférences-projection est proposé aux congressistes et à tous les publics.
L'entrée des séances est gratuite, dans la limite de places disponibles.

Mercredi 5 juin, 21h

BOUQUETIN, de Claude Andrieux

Cinéma Le Lumière au Monêtier-les-Bains, 21h, salle « Bouquetin ».

Pour célébrer le 60ème anniversaire de la réintroduction des bouquetins en France et, à cet endroit même, sur la commune du Monêtier-les-Bains, le cinéaste Claude Andrieux nous raconte le bouquetin : emblème de la faune sauvage des Alpes.

bouquetins - © H.Quellier - Parc national des Ecrins Ce film (52 minutes) a nécessité des années de tournage puisque Claude Andrieux a voulu ce tour de force de présenter cet animal emblématique de nos montagnes au cours des quatre saisons. Formidable animal qui, sans la protection du roi d’Italie, Victor Emmanuel II, au 19ème siècle, aurait tout simplement disparu !

Aujourd’hui présent dans de nombreux massifs, on peut « approcher » le bouquetin et entrer dans l’intimité de ce grimpeur en sabot !
En présence d'Eric Vannard, technicien au Parc national des Écrins.
> Lire aussi : Bouquetin, le film !

Ecologie verticale © P.Saulay - Parc national des Ecrins SUR LES ÎLES DU CIEL, d'Olivier Alexandre

Cinéma Le Lumière au Monêtier-les-Bains, 21h, salle « Blanchon»

L’exploration des hauts sommets des  montagnes est une aventure qui confronte l’homme à ses propres certitudes : là où il imaginait la vie impossible, sur les falaises battues par les vents glacials et le soleil brûlant, elle s’impose aujourd’hui à lui dans une beauté captivante car inattendue.

Dans le massif des Écrins, plus de 150 sommets dépassent 3 000 m d’altitude entre Isère et Hautes- Alpes. C’est dans ce vaste ensemble de haute mon­tagne, culminant à 4 102 mètres (Barre des Écrins), qu’un programme de recherche scientifique tout à fait original conduit des botanistes dans l’ascension des grandes parois du massif. Ces « plantes de l’extrême », si bien adaptées à ces conditions de vie inhospitalière pourraient en effet être à l’origine de certaines plantes de montagne d’aujourd’hui. Survivantes aux glaciations alpines, elles sont descendues des « îles du ciel » pour recoloniser les versants des massifs aux premiers réchauffements.

En présence de Cédric Dentant, botaniste au Parc national des Écrins et de Fanny Barbe, garde-monitrice.

LES VARIATIONS CLIMATIQUES AU COURS DES TEMPS GÉOLOGIQUES

par Pierre THOMAS du laboratoire de géologie de Lyon : Terre, Planètes, Environnement à l’École Normale Supérieure de Lyon
salle du Dôme au Monêtier-les-Bains

Depuis un peu plus d'un siècle, la température moyenne du globe a augmenté d'environ 1°C, ce qui se traduit par le recul des glaciers, l'avance des dates des périodes de végétation ... Cette perturbation est d'origine anthropique, et est principalement due à l'injection dans l'atmosphère de gaz à effet de serre d'origine humaine. Il y a toujours eu des variations climatiques, mais celle-ci est beaucoup plus rapide que les autres.

Qu'ont été les variations climatiques passées, et à quoi étaient-elles dues ?  Il y a les variations historiques, comme le petit âge glaciaire d'origine mal comprise. Depuis environ 5 millions d'années, il y a des alternances glaciaires-interglaciaires tous les 100 000 ans. Ces alternances chaud-froid sont dues à des interactions de type feedback entre des variations cycliques des paramètres orbitaux de la Terre et du CO2 atmosphériques. Il y a des changements très longs qui durent des dizaines ou des centaines de millions d'années, dus à des variations de la circulation océanique, à des variations du cycle du carbone ... Et puis, à toutes ces variations près, le climat de la Terre se refroidit depuis 4 milliards d'années (la vie est née dans un océan à une température > 60°C) parce qu'il y a de plus en plus de CO2 stocké dans les calcaires, donc de moins en moins dans l'atmosphère.

Comprendre le passé nous permet d'envisager l'avenir, aussi bien à l'échelle du siècle que des millions ou des milliards d'années.

Jeudi 6 juin, 21h

lacs sentinelles - © Parc national des Ecrins LACS SENTINELLES, de Claude Andrieux

Cinéma Le Lumière au Monêtier-les-Bains, 21h, salle « Bouquetin »

Film sur les lacs d'altitude, lieux de vies et sources inépuisables d'informations.

Ce film prend prétexte de la beauté des lacs d’altitude pour aller à la rencontre des acteurs qui les étudient. Tourné en grande partie dans le parc national des Écrins, ce documentaire nous emmène dans un étonnant voyage minéral où la beauté des paysages et les découvertes scientifiques se conjuguent pour nous donner une autre lecture de ces endroits du bout du monde.

En présence de Nils Paulet, garde-moniteur au Parc national des Écrins.
 

UNE VIE DE LIÈVRE VARIABLE, de Franck Neveu

Deux documentaires pour découvrir le lepus timidus, animal discret, secret et fragile.
Cinéma Le Lumière au Monêtier-les-Bains, 21h, salle « Blanchon »

Au cœur du parc national des Écrins, dans un univers minéral perché à deux mille cinq cents mètres d’altitude, un animal hors du commun a trouvé refuge. Ces documentaires vous amèneront dans l’univers du lièvre variable, pour partager une année de sa vie quotidienne à la rencontre d’une faune et d’une flore aux capacités d’adaptation hors du commun, rythmées par le cycle des saisons. Tournages réalisés sur plusieurs années au plus proche de l’animal et de ses prédateurs ….

> Lire aussi : Un documentaire dans l'intimité du blanchon

En présence de Cyril Coursier, technicien au Parc national des Écrins
 

LE KAORI DU MONT PANIE EN NOUVELLE-CALEDONIE 

de Léon Razafindrakoto, directeur de l’association DAYU BIIK
salle du Dôme au Monêtier-les-Bains, 21h

La kaori du mont Panié (Dayu Biik en langue local Némi) est un arbre conifère qui peut vivre plus de 1 000 ans et qui revêt une importance culturelle majeure en Nouvelle-Calédonie. Endémique des plus hautes altitudes du massif du Panié, son aire de répartition mondiale est restreinte à une forêt de nuages qui s’étend sur moins de 5 000 ha ; c’est une espèce socle structurant l’ensemble de l’écosystème. Cet arbre remarquable est menacé par le changement climatique et l’érosion des sols, due à l’activité fouisseuse des cochons envahissants. Plusieurs partenariats techniques et scientifiques, dont Conservation International, soutiennent par ailleurs Dayu Biik dans ce programme de conservation.

LA FORCE D'ELODIE

de Léon Razafindrakoto, directeur de l’association DAYU BIIK

Un documentaire inédit sur la régulation des espèces envahissantes, cerfs et cochons féraux.
Il met en avant Elodie, une chasseuse semi-professionnelle, durant la mise en œuvre de ce projet de régulation sur le terrain lors du premier trimestre cette année. Ce documentaire (25 min) a été financé par la subvention européenne BEST2.0.

 

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