Un conseil d’administration au format inédit…

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… Pour une année qui ne l’est pas moins ! Le 2e conseil d’administration du Parc de 2020, réuni en visioconférence, confinement oblige, a été l’occasion de revenir sur les actualités de l’été et sur les actions à venir en 2021.

Une quarantaine d’administrateurs étaient en ligne derrière leur écran vendredi 13 novembre pour assister et participer aux échanges sur la vie du Parc. Compte tenu de ce format atypique, ils ont ensuite eu 3 jours pour se prononcer sur les différentes propositions.

Pendant le conseil d'administration du 13/11/2020 - © I. Miard - Parc national des  Écrins

Un budget 2021 dans la continuité et une participation au plan de relance de l’État

Thématique essentielle pour la vie du Parc, le budget a été présenté aux administrateurs. Avec 8,1 millions d’euros, il s’inscrit dans la lignée de celui de 2020. Parmi les principaux postes de dépenses, les charges de personnel, inhérentes à l’action du Parc, l’entretien des sentiers, les actions scientifiques et de communication, l’éducation à l’environnement, les subventions aux collectivités et aux associations pour promouvoir le territoire, et la construction/rénovation de cabanes pastorales. Comme l’a souligné Bernard Héritier, président du conseil d’administration, « les attentes des collectivités et des associations sont fortes ; nous allons faire en sorte de ne pas les décevoir ! ».

Ventilation des dépenses en 2021 par axe du contrat d'objectifs et de performance

Le Parc souhaite également participer à France Relance, le plan de relance exceptionnel lancé par le gouvernement, en dédiant 250 000 € à la rénovation énergétique de ses bâtiments.

Des projets dopés par une fréquentation de la montagne en hausse

Un point d’information sur la fréquentation estivale a permis de confirmer le sentiment de beaucoup sur le terrain : le parc a connu une fréquentation en forte augmentation, et ce, dès les premiers week-ends post-confinement. + 14 % de réservations dans les hébergements, + 30 % de randonneurs sur les sentiers équipés d’éco-compteurs, des secteurs plébiscités comme le lac Lauvitel, le Gioberney, le plateau d’Emparis ou le massif du Taillefer : le parc a renoué cet été avec des niveaux de fréquentation qu’il a connu jusque dans les années 90. Autre constat, la clientèle touristique s’est fortement renouvelée, avec l’apparition d’un public novice de la montagne pour lequel les réseaux sociaux jouent un fort rôle prescripteur. Il appartiendra désormais au Parc de se montrer vigilant l’été prochain pour adapter la surveillance des sites en conséquence et améliorer sa communication auprès des nouveaux publics pour les sensibiliser aux codes du Parc et de la montagne.

Le conseil d’administration a également permis de faire le point sur plusieurs projets phares du Parc actuellement. On peut ainsi noter la belle montée en puissance de la marque « Esprit parc national », qui vise à promouvoir le patrimoine des Écrins en labellisant des produits agricoles ou des services touristiques locaux. 20 nouveaux produits ont reçu le label cette année, soit 270 au total. Côté pratique de la montagne, le programme Grand Tour des Écrins s’est poursuivi en 2020. Il vise à favoriser l’itinérance douce dans le parc, en randonnée, en VTT ou à cheval, et compte désormais 26 tours itinérants à retrouver sur le site web dédié www.grand-tour-ecrins.fr. En 2021, un volet alpinisme viendra compléter le projet : grâce au déploiement de « villages d’alpinisme ». en partenariat avec l’agence de développement des Hautes-Alpes et les acteurs de la filière, le Parc aspire à valoriser et démocratiser cette discipline fortement ancrée dans la culture et l’histoire du massif.

Le plan « élevage et prédation » conforté par les conclusions d’une mission d’écoute

Les administrateurs ont pu prendre connaissance des conclusions de la mission d’écoute sur le pastoralisme menée dans les Hautes-Alpes entre 2019 et 2020. Pour rappel, cette mission a été commanditée par la ministre de la transition écologique suite aux tensions de l’été 2019. Parmi les enseignements à retenir, la prédation du loup augmente partout dans le département, avec des niveaux similaires en cœur de parc, et des propositions ont été formulées pour mieux soutenir les éleveurs : appui psychologique, accompagnement personnalisé, valorisation des initiatives innovantes pour la défense des troupeaux, concentration des efforts sur les secteurs les plus prédatés.

Ces conclusions confortent les orientations du plan « élevage et prédation » mis en œuvre par le Parc depuis 2014. Parmi les actions engagées, on peut citer l’installation de cabanes pérennes ou héliportables dans les alpages isolés, le prêt de radios aux bergers non équipés, les bilans réalisés en fin de saison avec les éleveurs pour mieux s’adapter l’année suivante, ou, depuis cet été, le déploiement de bergers d’appui dans les secteurs les plus touchés.

Des nouveaux arrivants et des départs...

Des changements ont également été actés dans les instances du Parc. Au niveau du conseil d’administration, 13 nouveaux membres ont été installés suite notamment aux dernières élections municipales. La fin d’année marquera également le départ de la directrice du conseil scientifique du Parc, Marie-Hélène Cruveillé, après 24 ans de participation à cette instance. Son expertise, sa diplomatie et sa pondération ont été saluées au cours de son ultime conseil d’administration. Il est à noter que le conseil scientifique sera entièrement renouvelé en fin d’année.