Bis repetita. Après la restauration d'un « mur paysan » au hameau des Roranches (commune de Saint-Jean Saint-Nicolas), un second stage de formation a été organisé sur des murs en pierres sèches.
Cette fois, c'est au hameau des Usclas (commune d'Orcières) que le chantier s'est déroulé, sur un mur de soutènement plus élaboré, en bord de route.
Ce type de formation, organisée conjointement par la communauté de communes du Haut-Champsaur et le Parc national des Écrins, est destiné aux employés des collectivités amenés à intervenir sur ce type d'ouvrage mais aussi aux particuliers et aux élus du territoire qui souhaitent connaître ces techniques.
Aux Usclas, ce ne sont pas seulement des pierres cueillies sur le site qui ont été utilisées mais également des pierres venues d'une carrière proche, apprêtées et taillées pour une mise en œuvre plus appareillée.
Cette fois encore, l'équipe de LRS (association lacs, rivières et sentiers) a préparé le chantier et la formation : deux jours ont été nécessaires pour décaisser, trier la terre des pierres, classer par forme et grosseur ces mêmes pierres qui, réutilisées, deviendront un parement soigné, un cœur de mur bloqué, un drain de petits cailloux efficace.
Une technique simple mais exigeante
Les 6 et 7 septembre, c'est au tour des employés de la communauté de communes du Haut-Champsaur, de la commune d'Orcières et de quelques agents du parc national d'apprivoiser cette technique si simple en apparence mais qui se révèle vite exigeante et pointue pour arriver à un résultat acceptable.
En bon archéologue, François Ricou, le directeur de la communauté de communes, profite de cette opportunité pour « fouiller » l'ouvrage éventré et en tirer quelques informations quant aux pratiques et usages des populations qui ont édifié ces murs.
C'est Loîs Ginoul, artisan murailler qui anime ce stage. Patient et pédagogue, il accompagne chacun dans l'acquisition de ces savoir-faire ancestraux.
De ce tas de pierres informe naîtra, au bout de deux jours, un magnifique mur au parement soigné à la longévité garantie. On estime qu'un bon murailler réalise 1m de mur par jour, y compris le terrassement nécessaire et le tri des pierres...
Le samedi, c'est une équipe plus restreinte qui finira la restauration du mur principal.
Une demie-journée est déjà prévue pour achever le couronnement du deuxième mur-test et coiffer ces murs par un peu de terre qui, en se végétalisant, fournira une protection efficace à ces ouvrages.
Ces deux stages ont permis d'évaluer l'ampleur d'un projet plus ambitieux de restaurer sur une plus grande échelle ces murs en pierres sèches qui caractérisent les paysages agricoles de terrasses.
Rendez vous est déjà pris pour un troisième stage à Saint-Léger-les-Mélèzes au printemps prochain sur un autre type d'ouvrage encore : les murs de soutènement en maçonnerie traditionnelle.
Lire aussi :
Chantier sur les murs paysans des Roranches - juillet 2013
Un premier "stage" a réuni une bonne vingtaine de personnes en deux jours, volontaires pour se former à la restauration et à l'entretien de ces ouvrages en pierres sèches. D'autres chantiers de formation vont avoir lieu dans le haut-Champsaur pour partager ces savoir-faire.
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