Voilà donc plus d'un siècle que les Ecrins n'avaient pas connu ça. Un gypaète, né dans le massif, prend son envol.
Le jeune gypaète, baptisé du nom de Muzelle par les écoliers des communes qui jouxtent le site de reproduction, reste sous la surveillance des adultes qui continuent de le nourrir.
Le petit protégé du trio reproducteur de Mizoën a pris son envol sous les yeux de David Chalaron, observateur passionné de l'association Envergures alpines, le samedi 4 août (image ci-dessus à droite).
Il ne s'éloigne guère du nid et poursuit ses "expériences" de vol aux alentours.
"Le jeune Muzelle va être "guidé dans ses apprentissages" par les adultes. Son autonomie va aller en grandissant au fil des trois ou quatre mois à venir" commente Nils Paulet, garde-moniteur du Parc national.
"Vers la fin de l'année, les adultes vont très certainement le prier (avec plus ou moins de ménagements) de partir explorer le monde. Ceux-ci vont entamer une nouvelle saison de reproduction (vers novembre-décembre 2018) et ils seraient bien embarrassés avec ce rejeton qui traine dans leurs serres !
La phase la plus compliquée de sa vie démarre alors : réussir à se nourrir, apprendre à connaitre les dangers de son environnement, explorer des territoires inconnus, etc... Bref, cette phase de la vie des jeunes gypaètes leur est parfois fatale !"
"Vendredi, dans l'après-midi, le jeune Muzelle s'est éloigné en vol vers le milieu de la vallée. Visiblement, cela n'a pas plu à l'un adulte qui est littéralement venu le chercher !" raconte Thierry Maillet, technicien patrimoine en Vallouise. "C'est en tout cas comme cela que je l'ai interprété : l'adulte est venu au contact (photo de droite) jusqu'à ce que le jeune fasse demi-tour."
Ci-dessous : l'un des adultes en vol.
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I love gypaète
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