La couvaison se confirme. La femelle reste couchée sur le nid, invisible sauf si elle se lève pour se dégourdir ou bouger l'œuf... A suivre !
Mardi 13 février : couvaison ?
Deux des oiseaux se sont relayés sur le nid. Est ce pour couver ? Cela reste à confirmer...
Si tel est le cas, la ponte aurait eu lieu tout récemment pour une éclosion à prévoir début avril.
30 janvier 2018
Cette fois, tous les espoirs sont permis. Après plusieurs années de présence dans le massif, des prémices de reproduction du gypaète barbu se dessinent depuis le début du mois en Haute-Romanche.
Les agents du parc national des Écrins suivent, depuis longtemps et avec attention, les pérégrinations de cette espèce protégée qui, à ce jour, n'est pas connue comme nicheuse sur le territoire du Parc.
Depuis trois hivers déjà, des gypaètes barbus fréquentent de manière assidue la Haute-Romanche. Ces oiseaux ont, à plusieurs reprises, montré des prémices de comportements reproducteurs mais ils ne sont jamais allés plus loin que le stade des intentions…
Ménage à trois
« Depuis cet hiver, ils semblent vouloir franchir un cap dans leur reproduction et s'installer de manière durable sur ce territoire situé à la limite de l'Isère et des Hautes-Alpes.
Un trio s'est formé. Il est composé d'une femelle, adulte parfait, et de deux mâles, un adulte parfait et un second oiseau dans sa 5ème année, qualifié d'adulte au plumage imparfait » relate Nils Paulet, garde-moniteur, basé à Villar d'Arène.
Retrouvez les observations du gypaète barbu dans les Ecrins sur Biodiv'Ecrins
"Depuis début janvier, nous avons pu observer de multiples accouplements entre les trois individus et l'amorce de construction d'un ou plusieurs nids" ajoute Nils.
Pour le moment, aucune couvaison n'est en cours puisque la femelle a été vue en vol avec les deux mâles mais chez les gypaètes barbus primo-reproducteurs, il n'est pas rare que la reproduction soit plus "tardive".
En effet, pour des couples "aguerris", la ponte a souvent lieu au cours du mois de janvier mais pour des oiseaux inexpérimentés comme ceux de la Haute-Romanche, cette ponte pourrait être décalée…
Si les oiseaux qui composent le trio de la Haute Romanche parviennent à mener à terme leur reproduction, ce serait une première pour le territoire du parc national des Écrins.
Ces deux photos du trio de gypaètes ont été prise à longue distance par Envergures alpines, en préservant ainsi la tranquillité des oiseaux.
Les oiseaux vont donc faire l'objet d'un suivi attentif dans les prochaines semaines.
Ce suivi sera réalisé en étroite collaboration avec Envergures Alpines, association qui coordonne les observations de grands rapaces sur le Dauphiné et contribue à la connaissance de l'espèce au niveau de l'arc alpin.
Toutes les observations sont précieuses dans cette période sensible. Vous pouvez adresser vos informations à : rapaces@ecrins-parcnational.fr et envergures.alpines@gmail.com
Une zone de quiétude à respecter
Au-delà du suivi des oiseaux et en lien avec ses partenaires, le Parc national a défini une zone de sensibilité pour éviter tout dérangement, notamment les survols d'avion et d'hélicoptère.
Il s'agit de respecter la quiétude des oiseaux dans un rayon de 700 mètres autour du site afin de donner toutes ses chances à cette nidification :
- pas de survol motorisé ou non motorisé (hélicoptère, avion, parapente, planeur, etc)
- pas de dérangement autour du nid (respecter cette distance de quiétude),
- pas de photos ni de vidéos à moins de 700 mètres,
Ainsi, la réussite de cette nidification sera le succès de tous. L'observation se fait aisément depuis la route en fond de vallée (attention au stationnement !), nul besoin de se rapprocher de cette zone de quiétude.
Le gypaète est une espèce pour laquelle la période de reproduction s'étale considérablement. Des parades nuptiales à l'envol du jeune, cette période peut s'étendre de mi-novembre à fin août ! Et la période de sensibilité maximale s'étend de mi-décembre à mi-juillet...
Le grand rapace « casseur d'os »
Le gypaète barbu est l'un des plus grands rapaces d'Europe. Il peut mesurer jusqu'à 2,80 m d'envergure. L'espèce est protégée par la loi à double titre, parce qu'elle fait partie des oiseaux protégés, et plus spécifiquement, parce que sa perturbation intentionnelle est interdite.
C'est un rapace nécrophage (qui mange des cadavres), connu sous le nom de "casseur d'os" dont il se nourrit en les lâchant en vol pour qu'ils se cassent dans les pierres.
Le gypaète barbu avait totalement disparu du massif alpin. Un programme de réintroduction, à partir d'oiseaux nés en captivité, a été instauré dans les années 1980 sur l'arc alpin. Son objectif premier était de recréer une population viable de gypaètes barbus à l'échelle des Alpes.
La triste histoire de Nina
La Haute-Romanche pourrait bien ressembler à un paradis pour les gypaètes barbus. Outre ses nombreuses falaises, le site est riche en ongulés sauvages (chamois, bouquetins, chevreuils...) tout au long de l'année et en troupeaux domestiques qui fréquentent le plateau d'Emparis pendant l'été.
Voilà plus de 25 ans, une femelle gypaète barbu avait fait de la Haute-Romanche son terrain de prédilection. Prénommée Nina, elle avait été lâchée en Autriche en 1987 (vallée de Rauris). Elle a fréquenté assidûment ce secteur entre 1991 et août 1993, date à laquelle elle fût retrouvée morte sur la commune de Mont-de-Lans... tuée par des plombs de chasse.
Liens et ressources pour en savoir plus
- Huit gypaètes pour l"International Observation Day" sur le Haut-Dauphiné - oct 2017
- Dans l'abécédaire des Jeunes découvreurs des Ecrins : G comme... Gypaète barbu
- Ecoutez la Chronique nature Le gyapète barbu , le « casseur d'os »
- Gypaète barbu : fiche de reconnaissance
- Des gypaètes survolent les Ecrins - Mars 2013
- Vulture conservation fondation
- www.gyp-monitoring.com
- Le gypaète barbu sur l'inventaire national du patrimoine naturel
- Retrouvez les observations du gypaète barbu dans les Ecrins sur Biodiv'Ecrins