Floraison des cerisiers sauvages : c’est maintenant !

-A A +A
Les lisières de forêt sont toutes de blanc vêtues : les cerisiers sauvages sont en fleur ! Dans les Écrins, trois espèces sont présentes, toutes de la famille végétale des rosacées et appartenant au genre Prunus. Cet article est une invitation à les découvrir… et à apprendre à les reconnaître !

Le merisier (Prunus avium)

Merisier en fleur © Mireille Coulon - PNE Atteignant 20 à 25 mètres de haut, le merisier est très commun dans les Écrins, en particulier dans les haies et en lisière de forêt où il peut trouver des sols profonds avec une bonne rétention d’eau. Son écorce à l’aspect satiné est à observer de près : on y découvre de fines bandes rouges horizontales qui laissent deviner un bois précieux, encore très utilisé par les luthiers, les ébénistes et les tourneurs. Du côté des fleurs, elles s’affichent abondement par groupes de deux à six et s’ouvrent en avril-mai. Ses fruits, les merises, sont de petites cerises à longue queue, rouges puis noires à maturité. Elles font le régal des oiseaux… et des amateurs de liqueurs qui retrouvent l’amertume des fruits et des noyaux dans le kirsch notamment.

Une bonne façon de reconnaître un merisier est d’observer ses feuilles. Comme celles des cerisiers domestiques entre autres, les feuilles du merisier ont deux petites glandes rougeâtres sur le pétiole à la base du limbe. Celles-ci sécrètent du sucre, consommé notamment par les pucerons et les fourmis.

Le cerisier à grappes (Prunus padus)

Cerisier à grappes © Marie-Geneviève Nicolas - PNE Voilà un petit arbre (5 à 10 mètres de haut) que l’on rencontre jusqu’à 1 800 m d’altitude sur les sols frais, plus particulièrement au niveau des lisières forestières et des forêts proches de cours d’eau. Au printemps, il est facile à reconnaître, même de loin : ses longues grappes de fleurs denses et pendantes lui donnent une allure de lilas blanc. Elles donneront de petites cerises noires de la grosseur d’un pois, amères mais très prisées des oiseaux. L’odeur de son écorce lui a valu d’être affublé de nom de « bois puant ». Inutile donc de chercher à le vendre !

Chenilles d'hyponomeute © Bernard Nicollet - PNE Certaines années comme en 2015 dans la vallée de la Guisane, les rameaux de cerisiers à grappes se couvrent de drôles de draperies qui les emballent complètement. Ces toiles blanches sont tissées par des chenilles qui vivent en grandes colonies ; elles ont tôt fait de grignoter et de dépouiller les rameaux de leurs feuilles (qui repousseront par la suite). Ces chenilles sont celles d’un petit papillon de nuit blanc à points noirs, l’hyponomeute.

Le cerisier de Sainte-Lucie (Prunus mahaleb)

Prunier de Sainte-Lucie © Thierry Maillet - PNE Petit arbuste de 4 à 10 mètres de hauteur, le cerisier de Sainte-Lucie, aussi appelé bois de Sainte-Lucie, se reconnaît à ses petites feuilles arrondies, plutôt coriaces et souvent un peu pliées le long de la nervure centrale. Et il n’y a qu’à se laisser guider par l’odeur suave de ses bouquets de fleurs blanches ! L’été venu, ils donneront de petites cerises de la taille d’un pois, souvent groupées par deux ou trois et pas toutes mûres en même temps. Ces petites baies à la pulpe amère sont elles aussi très appréciées par les oiseaux.

C’est une espèce très exigeante en lumière et qui craint le froid et l’humidité. À elle donc les haies, les lisières et les coteaux ensoleillés ! Ce prunier est utilisé comme porte-greffe pour les meilleures variétés de cerises domestiques.

Comment identifier ces différents cerisiers ?

Pour identifier avec certitude l’espèce de cerisier sauvage que vous avez sous les yeux, nous vous proposons d’utiliser la clé de détermination suivante.