La gestion éco-pastorale dans le métier de berger

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Une quinzaine de futurs bergers en formation ont échangé avec des agents du Parc national sur les enjeux écologiques et sur le rôle qu'ils seront amenés à jouer dans la gestion des alpages.

Une quinzaine d'élèves bergers et aides-bergers, de l'école de bergers du Merle de Salon-de-Provence, sont venus passer deux semaines à Champoléon, au mois de juin, pour parfaire leurs connaissances pratiques sur le terrain.

ormation élèves berger - juin 2015 - photo Agnès Thiard - Parc national des Ecrins

Le métier de berger est un métier technique qui ne s'improvise pas. Il requiert beaucoup d'expérience, de savoir-faire et de savoir-être, mais aussi des connaissances théoriques et pratiques pour pouvoir assurer la bonne alimentation du troupeau, procurer des soins aux animaux, mener des chiens de conduite et de protection... Ce métier devient de plus en plus exigeant aujourd'hui à l'heure où la gestion des alpages s'affine sur les plans agronomique et environnemental.

Accompagnés par leurs formatrices, Michelle Jallet et Stéphanie Carteron, l'objectif de ce séjour était pour eux de mieux connaître le pastoralisme en espace montagnard et de rencontrer, dans leur environnement de travail, des acteurs de terrain en lien avec cette activité.

ormation élèves berger - juin 2015 - photo Agnès Thiard - Parc national des Ecrins

Pendant une après-midi, dans les locaux de la Maison du berger, Agnès Thiard, chargée de mission agriculture au Parc des Ecrins, a présenté aux futurs bergers les actions du Parc en matière de pastoralisme : analyse et suivi de la bonne gestion éco-pastorale des alpages (diagnostics pastoraux, tournées de fin d’estive,…), rénovation et construction de cabanes, parcs, passerelles, appui aux éleveurs victimes d’attaques de prédateurs (constats de dommage et mise à disposition de cabanes héliportables),...

Suite à ce premier tour d'horizon, ont été présentés deux programmes menés par le Parc et au sein desquels les bergers ont un rôle important :

- Le programme "Alpages sentinelles", initié en 2009, qui suit l’évolution des alpages face aux changements climatiques. Il nécessite la participation des bergers pour relever des informations météorologiques et observations sur l'alpage (carnets d'alpage).

- Les Mesures Agri-Environnementales et Climatiques, liées à la préservation des milieux et des espèces, nécessitent la mise en place d'un plan de gestion de l'alpage qui devra être respecté par le berger : ne pas faire manger trop tôt certains quartiers pour permettre la reproduction du tétras lyre, ou à l'inverse, passer tôt en saison sur d'autres quartiers pour limiter le développement de plantes tenaces...

ormation élèves berger - juin 2015 - photo Agnès Thiard - Parc national des Ecrins André Leroy, ancien berger du Saut du Laire - formation élèves berger - juin 2015 - photo Agnès Thiard - Parc national des Ecrins

Deux jours plus tard, les élèves bergers sont montés sur l'alpage du Saut du Laïre au-dessus du village de Prapic, accompagnés par Marc Corail, garde-moniteur, et Julien Charron, technicien patrimoine au Parc, qui ont présenté les enjeux écologiques liées à la faune et la flore.

André Leroy, un berger très expérimenté qui a gardé pendant de nombreuses années sur cet alpage, était aussi de la partie. Devant ces jeunes bergers attentifs, l'ancien berger a raconté avec passion ses années de garde sur l'alpage, les recoins préférés des troupeaux, les difficultés de l'alpage, l'organisation des quartiers...