
C'est « chose faite ». Le Conseil d'administration du parc national des Ecrins a adopté, dans sa séance du 25 mai 2011, le projet de charte du parc national des Ecrins.
L'unanimité qui s'est exprimée est le fruit de trois années d'échanges avec les partenaires du territoire, qui ont fortement contribué à la construction d'un texte équilibré, qui exprime le projet à 15 ans pour le territoire des Ecrins.
« C'est la première fois que les parcs nationaux se dotent d'une charte pour gérer leur projet de territoire » souligne Christian Pichoud, président du Conseil d'administration du parc national. « Nous avions auparavant des programmes d'aménagement définis par l'établissement public; la nouveauté, c'est que la charte sera soumise à enquête publique, après que les communes aient donné leur avis dans la cadre d'une consultation institutionnelle préalable ».
Pour le territoire des Ecrins, la principale évolution va consister à renforcer et à rendre plus visible l'implication de l'établissement public dans le partenariat local. Mais ce n'est pas vraiment une nouveauté... Depuis la moitié des années 1970, ce sont près de 2400 projets qui ont reçu un appui financier de l'établissement, ce à quoi s'ajoutent de très nombreuses interventions en conception partagée ou assistance à maîtrise d'ouvrage.
Christian Pichoud précise d'ailleurs que « la loi de 2006 sur les parcs nationaux a pris exemple sur Les Ecrins » pour officialiser un nouveau mode de partenariat, dans lequel l'établissement public apporte son soutien à une gestion et à un développement durables, conciliant solidarités économique et écologique.
« Le meilleur moyen de protéger cœur et aire d'adhésion, c'est de faire participer les acteurs locaux ».
« Le parc national est un atout économique pour le territoire. L'établissement public participe au soutien au développement économique durable, par ses activités de conseil et d'expertise et, de plus en plus de nos communes se rendent compte que ses spécialistes sont une véritable valeur ajoutée, pour améliorer l'intégration environnementale des projets et améliorer leur recevabilité vis-à-vis des grands financeurs, Conseils généraux, Régions, Etat et Europe » poursuit Christian Pichoud.
« Dans un contexte de contrainte sur les dépenses publiques, le dynamisme local contribue à défendre les budgets. S'il est vrai que nous avons des inquiétudes, on va tout de même continuer à se battre ».
Assurément, l'esprit combatif du Président Pichoud, conforté par un vote du projet de charte à l'unanimité, avec une satisfaction assez large, est de nature à rassurer ceux qui pourraient douter de la capacité de l'établissement à tenir les engagements de la charte, en partenariat avec les forces vives du territoire.
Le climat de confiance réciproque entre l'équipe technique du parc et les administrateurs a largement contribué à ce résultat. « On a applaudi le travail réalisé par l'équipe... avec beaucoup de volontarisme, on y est arrivés ».
Le projet soumis au Conseil d'administration voit se confirmer le statut de zone fortement protégée du cœur de parc, dans lequel les règles de gestion s'inscrivent dans une logique de continuité mais avec un souci d'exemplarité réaffirmé.
Les ambitions pour le cœur se cristallisent autour de 7 objectifs :
Faire du cœur un espace de référence en matière de connaissances
Préserver le patrimoine culturel du cœur
Préserver et requalifier les éléments du patrimoine construit du cœur
Faire du cœur un espace d'éco-responsabilité
Conserver les paysages, les milieux et les espèces du cœur
Renforcer la gestion des ressources agropastorales et forestières
Organiser la découverte du cœur
Pour l'aire optimale d'adhésion, le projet s'articule autour de 4 axes,
Pour un espace de culture vivante et partagée
Pour un cadre de vie de qualité
Pour le respect des ressources et des patrimoines, et la valorisation des savoir-faire
Pour l'accueil du public et la découverte du territoire
... eux-mêmes déclinés en 17 orientations de développement durable, qui sont autant de références dans lesquelles auront vocation à s'inscrire les actions de partenariat pour lesquelles les communes s'engageront volontairement.
Lire aussi le dossier : L'année de la charte
À la fin du mois de mai, les administrateurs du Parc national se seront prononcés sur le texte de la charte. Ce document sera disponible sur le site internet du Parc national dans le courant du mois de juin et soumis à l'enquête publique après l'été.
Réserves naturelles : les déclassements partiels confirmés
Le Conseil d'administration du 25 mai a également été l'occasion d'annoncer deux évènements attendus de longue date par les habitants du versant isérois du massif : les confirmations des déclassements partiels des réserves naturelles nationales de la Bérarde (commune de Saint-Christophe-en-Oisans) et du Haut-Béranger (commune de Valjouffrey). Ces déclassements partiels sont le résultat de procédures engagées plusieurs années plus tôt et qui après avis du Conseil national de Protection de la Nature, se sont soldées par une validation en Conseil d'Etat.
Enfin, autre évènement qui traduit la confiance accordée à l'établissement public du parc, le Président Pichoud a annoncé aux administrateurs que la commune de Pelvoux a délibéré favorablement et à l'unanimité, en faveur du déclassement de la réserve naturelle nationale du Torrent de Saint-Pierre, en vue de son intégration dans le cœur du parc national, marquant ainsi sa préférence pour une gestion de proximité avec l'établissement public, alternative à la mise en place d'un comité consultatif ad'hoc, tel que le prévoit le Code de l'environnement.
« Tout cela reflète le bon fonctionnement local du parc national des Ecrins » conclut Christian Pichoud à l'issue d'un Conseil d'administration, qui inscrit le projet de territoire dans une perspective résolument optimiste.