"Si l'on regarde la courbe de la population au fil des ans, visiblement, les effectifs sont à la baisse.
Pas d'affolement ! Il faut regarder le terrain d'un peu plus près, et aussi avec du recul dans le temps, pour comprendre cette diminution .
Petit à petit, les marmottes se sont spécialisées dans leur domaine vital : «Vive la prairie ! » est la traduction des cris que vous pouvez entendre par là-haut.
Sur le plateau de Charnière, une marmotte qui a réussi dans la vie est une marmotte qui a terrier sur pelouse. Si possible sur un talus ensoleillé, sinon, ce sera au milieu du champ … elles sont prêtes à tous les sacrifices ! Ou presque...
Explications : il y a vingt ans, les chèvres prapicoises tenaient encore les broussailles en respect. Ces broussailles qui séparaient les prés fauchés et occupaient les parties hautes de la zone étaient suffisamment claires pour que des marmottes puissent y vivre. Aujourd'hui, il n'y a plus de chèvres gourmandes, il n'y a que des moutons délicats qui sélectionnent leur pitance et dédaignent rosiers et autres amélanchiers. Les friches ne sont pas l'habitat favori des marmottes ; leur habitat s'étant rétréci, leurs effectifs se sont aussi allégés. On peut estimer que cette population, en équilibre avec son biotope, va maintenant osciller bon an mal an, autour de 80 individus.
Pari : sauf accident climatique ou autre cataclysme, le nombre de marmottes va encore baisser pendant un an ou deux et puis repartira à la hausse sans toutefois atteindre des sommets. Ici sur le plateau, seul le nombre de visiteurs est en hausse constante depuis des années et des années. L'herbe qu'ils aplatissent en allant au devant des sympathiques rongeurs en témoigne..."
Les marmottes de Prapic ont aussi inspiré Denis Clavreul, artiste, lors d'une résidence dans le Parc national des Ecrins..
Voir le livre Regards d'artistes