La prise en compte de la faune sauvage est bien l'affaire de tous. La commune est à l'origine d'une opération de protection des tétras lyre et c'est l'office de tourisme du Champsaur-Valgaudemar qui porte la communication de cette initiative en vue de favoriser la cohabitation de l'espèce avec les randonneurs à ski.
Le tétras lyre
Egalement appelé coq de bruyère, c'est un oiseau emblématique des Alpes.
Durant l'hiver, il passe le plus clair de son temps réfugié dans des igloos creusés dans la neige pour se protéger du froid. Il est présent sur des versants bien particuliers, au-delà de 1 200 m d'altitude.
Les zones d'hivernage occupées par les tétras lyre sont également prisées des randonneurs (à ski ou en raquettes). Situées à l'ubac, elles cumulent d'importantes quantités de neige. Cependant, tout dérangement obligeant l'oiseau à quitter précipitamment son igloo sollicite chez lui beaucoup d'énergie car il a peu de réserves de graisse en période hivernale.
Les dérangements successifs peuvent avoir un impact direct sur sa survie.
Lire aussi la fiche sur le tétras-lyre, sur le site Biodiv'Ecrins
Une zone de protection et d'information
La commune d'Orcières a été sensibilisée à cette problématique par les gardes-moniteurs du Parc national des Écrins qui ont joué un rôle d'expertise et d'accompagnement technique sur ce projet et dans la mission d'un bureau d'études.
Jean-Claude Dye Pellisson, adjoint aux travaux, pratique le ski de randonnée et s'intéresse de longue date à la projection du tétras lyre. "J'étais allé en Vallouise pour voir ce qui s'est fait là-bas. La zone choisie à la Recula est l'un des endroits où il y a beaucoup de places de chants et qui est très fréquentée par les skieurs de randonnée" commente l'élu, satisfait que l'opération soit enfin menée à bien.
"La population de tétras lyre des ubacs d'Orcières est connue et suivie depuis une quinzaine d'années, notamment les places de chants au moment des parades nuptiales du printemps. La mise en défens de cette zone convoitée est d'un très grand intérêt pour l'espèce", explique Rodolphe Papet, technicien patrimoines dans le Champsaur-Valgaudemar.
En s'appuyant sur les données du suivi de l'espèce réalisé sur cette zone, l'itinéraire de la Recula, au niveau d'Archinard dans le Haut-Champsaur, était un site propice à ce type d'aménagement. Durant l'été 2017, l'entreprise de sécurité et d'accessibilité, "Ozé", a travaillé sur la matérialisation d'une zone d'hivernage.
Lire aussi : Tétras-lyre : suivis au chant et aux chiens
Voir les données collectées sur la commune d'Orcières, sur le site Biodiv'Ecrins
Des piquets et des cordes ont été posés pour baliser la zone. Puis, des panneaux explicatifs ont été installés à plusieurs endroits afin d'expliquer la démarche de protection et sensibiliser le public.
Un panneau général sur la zone de « mise en défens » et des panneaux signalétiques jalonnent le parcours sur 1 400 m.
Une expérience similaire est réalisée dans l'Argentiérois, depuis 2011, sur l'itinéraire de la Seyte.
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La protection du tétras lyre à la crête de la Seyte : une réussite ? 2015