La réserve intégrale du Lauvitel, suivez le guide !

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Les richesses de la réserve intégrale du Lauvitel ont maintenant leur livret ! Cerise sur le gâteau de plusieurs années d’inventaire sur le terrain, ce petit guide permet de plonger dans la biodiversité du vallon et d’en savoir plus sur les récentes découvertes scientifiques.

Lac du Lauvitel depuis la réserve intégrale © P. Saulay - PNE

Un focus sur les petites espèces

On ne présente plus ce petit coin des Écrins, devenu première réserve intégrale de France en 1995. Depuis sa création, un petit quota d’agents du Parc et de scientifiques se succède chaque année pour inventorier la faune et la flore et étudier l’évolution des milieux naturels sans intervention humaine. Dernière opération en date, l’ATBI (ou inventaire général de la biodiversité) mené entre 2019 et 2021 a permis d’améliorer la connaissance de la biodiversité « cachée », toutes ces espèces méconnues mais pourtant essentielles au fonctionnement des écosystèmes.

Scientifique en action dans la réserve du Lauvitel © L. Imberdis - PNE Scientifique en action dans la réserve du Lauvitel © L. Imberdis - PNE

Des centaines de nouvelles espèces inventoriées...

Pour communiquer sur les résultats de l’ATBI, les équipes du Parc national ont confectionné un livret pédagogique, téléchargeable en PDF et disponible sur demande au centre de documentation du Parc à Gap ou à la maison du Parc de l'Oisans. On y apprend notamment que ces 2 années de travaux dans la réserve ont permis d’observer 648 nouvelles espèces, dont 485 insectes et 110 champignons. « Quand on passe du temps dans un lieu, commente Richard Bonet, chef du service scientifique au Parc national, on trouve beaucoup de choses et on fait parfois des découvertes. Ce n’est pas vrai que dans les réserves intégrales d’ailleurs, comme l’ont prouvé les récentes prospections à Crots. »

... Et beaucoup d’autres à découvrir

Si le livret se veut un bilan des derniers travaux menés dans la réserve, les inventaires se poursuivent et promettent encore de belles surprises. On estime ainsi que selon les groupes, 10 à 80 % des espèces présentes dans le vallon restent à découvrir. « 27 ans après la création de la réserve intégrale, les écosystèmes commencent juste leur cycle naturel sans intervention humaine, explique Richard Bonet. Les milieux bougent très lentement et mettent des années à se remettre de l’empreinte de l’homme. Il y a donc beaucoup d’autres espèces à venir, dans les forêts vieillissantes par exemple. »

Barynotus maculatus © D. Combrisson - PNEDiscus ruderatus © M. Corail - PNE© D. Combrisson - PNEPholiotina teneroides © F. Armada - PNE

Des perspectives plus larges

En plus de l’inventaire et de la compréhension des écosystèmes de la réserve, l’objectif des travaux menés est plus vaste. Richard Bonet précise : « cette diversité, au-delà du côté potentiellement utilitariste pour l’homme, permet de comprendre comment notre terre est en équilibre et comment les ressources naturelles peuvent se recycler. C’est un enjeu essentiel aujourd’hui. »

Scientifique en action dans la réserve du Lauvitel © D. Combrisson - PNE

Le rôle central des partenaires du Parc

L’ATBI et son livret ont été financés par l’Union européenne via le projet COBIODIV. Ces travaux n’auraient également pas pu être menés sans tous les scientifiques et spécialistes parfois rares qui ont œuvré dans la réserve. « C’est grâce à leur passion et leur motivation qu’on arrive à ces résultats. Je tiens à les remercier au nom du Parc national ! », conclut Richard.