Valgaudemar : des décors peints en 1610 !

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Ils ont été mis à jour lors des travaux de restauration de l'église de Saint-Maurice. Souvent très complets, ils forment un patrimoine très rare pour les Hautes-Alpes et la région.

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L'église de Saint-Maurice  en Valgaudemar est l'une des plus anciennes du département des Hautes-Alpes. Construite entre le XI et le XIIème siècle par les moines de Cluny, elle est inscrite à l'inventaire des monuments historiques depuis 1939.

Une première campagne de travaux de restauration de l'église dédiée à Saint-Maurice s'est déroulée de 2007 à 2008. Ces travaux ont permis d'effectuer la mise en sauvegarde des éléments du mobilier, l'assainissement des maçonneries, la reprise des éléments de couverture, ainsi que la requalification des planchers intérieurs.

La seconde campagne de travaux engagée en 2009 a consisté à embellir l'intérieur de l'église avec la restauration de vitraux très fragiles : on estime que certains datent du XVII eme siècle. Les menuiseries extérieures et intérieures ont été restaurées ou remplacées au cas par cas et les deux façades principales, Ouest et Nord, ont également été ré-enduites et couvertes de plusieurs couches de badigeon. À l'intérieur de l'église, les luminaires et le chauffage par le sol permettent d'améliorer l'accueil des visiteurs et des fidèles.

"Les travaux de la seconde campagne se sont essentiellement illustrés avec le dégagement de deux couches picturales datées réciproquement de 1668 et 1610 dans le chœur et la chapelle latérale nord de l'église. Ces décors peints du XVII eme siècle d'inspiration baroque sont d'une rare homogénéité et souvent très complets. Il est important de noter que de tels exemples de décor baroque inventoriés dans les Hautes Alpes (et même dans la région) sont très rares à ce jour" souligne Sylvestre Garin, architecte du patrimoine qui a suivi ces chantiers.

Si les habitants de Saint-Maurice sont très attachés à leur église, l'entretien d'un tel édifice pèse lourd dans le budget d'une commune de 150 habitants."C'est un gros projet, en termes de suivis et sur le plan financier puisqu'il s'élève à plus de 400 000 euros hors taxes" rappelle Daniel Alluis, le maire de la commune. L'État, la Région et le Département ont apporté leur soutien à la restauration de ce monument historique. Le Parc national des Écrins a contribué aussi, à hauteur de 10% du projet, pour les travaux d'enduits et de décors peints. L'autofinancement de la commune porte encore sur 20% de l'opération.

"On a une bonne collaboration avec les spécialistes. C'est important compte tenu de la qualité des ouvrages. D'autres recherches sont envisageables qui pourraient permettre de découvrir d'autres décors peints. Mais pour l'instant, il s'agit de terminer ce qui a été commencé. On verra ensuite si on continue et de quelle façon" ajoute le maire.

Au cours de l'été 2010, les éléments du mobilier liturgique seront restaurés - et certains créés - en collaboration étroite avec les partenaires scientifiques, et techniques de ce chantier. Le maître autel, l'ambon et les deux autels latéraux et les bancs seront ainsi créés.

La statue équestre et le tableau (tout deux récemment classés au titre des monuments historiques) seront restaurés par des ateliers de restaurateurs spécialisés puis à nouveau placés dans l'église.

La valorisation de ce patrimoine exceptionnel sera l'étape suivante, en lien avec les réseaux de découverte du patrimoine des vallées du Champsaur-Valgaudemar, aux portes du Parc national.

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