Des contraintes spécifiques à la montagne
En cœur de parc national, à peine la moitié des forêts est exploitable pour son bois. Nombreuses sont les parcelles au climat froid, contraignant les arbres à une croissance lente avec des anneaux très étroits, les fameux « anneaux annuels de croissance » qui indiquent l’âge de l’arbre. Cette lenteur apporte de bonnes propriétés mécaniques au bois (densité, flexibilité, etc.). Ainsi, les forestiers peuvent tirer de bons prix de vente pour les épicéas et les sapins de parcelles fraîches. Les prix peuvent grimper pour le mélèze, arbre roi dans les Hautes-Alpes.
Les atouts de la biodiversité forestière
Les écosystèmes forestiers sont suivis avec attention par le Parc national, tant les services rendus par la forêt sont nombreux : production de bois, activités recréatrices, séquestration du carbone, préservation des sols, stockage précieux de l’eau, etc. C'est pour soutenir ces atouts que le Parc national défend une sylviculture durable. Il contribue au réseau national INRAE de préservation des forêts anciennes, ces forêts qui n'ont jamais été défrichées pour servir de cultures ou de pâturages. Elles conservent une banque de graines et un sol totalement forestier. Les études scientifiques montrent que les forêts anciennes sont les plus résilientes pour s'adapter au changement climatique et au stress hydrique. Une garantie d'exploitation du bois à long terme !
Pour une sylviculture durable
Les forêts récentes ont environ 170 ans ; elles ont repoussé après les défrichements de 1800-1850 (la population rurale était alors à son apogée). Ces forêts peuvent gagner en maturité. Pour cela, il convient de favoriser le bois mort, facteur essentiel de la régénération des sols, de laisser des gros arbres vieillir, de mélanger les essences et des arbres d’âges différents. Environ 30 % des espèces forestières (oiseaux, insectes, champignons…) ne peuvent pas vivre sans ces conditions ; certaines sont rares voire protégées. La tentation de fortes coupes suivies de plantations reste présente mais ces pratiques détruisent la biodiversité forestière, indispensable à la résilience des peuplements. Promouvoir la naturalité forestière, c’est aussi soutenir la filière bois sur nos massifs.