La colonie de bouquetins du Champsaur-Valgaudemar passe tranquillement la barre des 300 individus.
Depuis 17 ans, la colonie est dénombrée chaque hiver. Cela permet de connaître son évolution, la réussite de la reproduction, la proportion de mâles et de femelles, en somme, son état de conservation.
La barre des 200 individus avait été franchie en 2012.
Une trentaine de gardes participe à ces opérations, ils sont aidés par des agents d'autres administrations mais également par de nombreux bénévoles.
Ainsi, les trois comptages de janvier 2016 ont permis de dénombrer 304 individus, répartis sur 5 communes. Celle de Champoléon où a eu lieu la réintroduction il y a 22 ans (1994) abrite 76 % de la population.
"Comme on peut le voir sur le graphique, 4 communes sont colonisées depuis 2003, sans pour autant voir les effectifs se développer sur ces nouveaux sites, hormis peut-être le noyau de Jartier situé sur la commune de La Motte-en-Champsaur" explique Rodolphe Papet, garde-moniteur dans le Champsaur, qui coordonne les comptages sur ce site.
"Pour autant, un comptage n'est jamais exhaustif" précise-til. Il y a toujours des animaux que l'on ne peut pas voir.
"Par exemple, on sait que certain bouquetins équipés de colliers GPS étaient présents sur le site de comptage mais qu'ils n'ont pas été observés ce jour-là ! Ainsi, sur les 8 bouquetins équipés présents, nous avons réussi à en voir 3 lors du premier comptage et 4 lors du second."
"Même si nous avons l'impression de tout voir, il n'en est rien. Par exemple, à partir d'un poste d'observation situé en bas d'un versant, de nombreux micro-reliefs, terrasses et angles morts cachent des animaux et les rendent invisibles...." ajoute Rodolphe.
La méthode donne un indice utilisable pour suivre la croissance de la population, tant que les densités restent faibles et que la population occupe un territoire restreint. Bientôt, il faudra utiliser d'autres outils, comme cela se fait désormais pour le chamois.
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"Trouver de bons et fiables indicateurs sur l'état des populations de bouquetins reste une difficulté" reconnaît Ludovic Imberdis, chargé de mission "faune" au Parc national. "Pour nous aider, une étudiante de Master va travailler cet été sur ce sujet, évaluer les outils techniques et scientifiques qui sont à la disposition des gestionnaires, ainsi que les moyens à déployer que cela implique".
Réintroduits à Champoléon dans le Parc national des Ecrins entre 1994 et 1995, les 30 pionniers de la colonie « Vieux Chaillol/Sirac » se sont multipliés et occupent actuellement 5 zones géographiques distinctes.
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