Le conseil d'administration s'adapte

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Au-delà du vote de la convention de rattachement des Parcs nationaux à l'Agence Française pour la Biodiversité, les politiques publiques engagées ne seront pas sans conséquences sur l'organisation future et les moyens du Parc national des Ecrins.

Conseil d'administration du 12 mars 2018 - © photo P.Saulay - Parc national des Ecrins L'évolution annoncée des politiques publiques nationales dans le cadre du "plan d'actions 2022" ne manqueront pas de modifier l'organisation et les modes d'intervention du Parc national dans le futur. Pas de surprise sur ce point pour les administrateurs du Parc national, réunis à Gap ce lundi 12 mars.

Au Parc national comme dans les autres services de l'Etat, l'utilisation des moyens publics, contraints en personnel et en budget, nécessite de s'adapter. 

Dans cet esprit, la convention de rattachement des Parcs nationaux à l’Agence française de la biodiversité (AFB) a été votée. Le maintien de la gouvernance des Parcs nationaux, ancrée dans les territoires, reste déterminant pour les membres du Conseil d'administration. 

La réforme de l'Etat appliquée au Parc national consistera aussi à utiliser de plus en plus largement les technologies numériques dans ses activités, notamment pour renforcer et valoriser les données sur la biodiversité

Localement, les interventions du Parc national s'adaptent aussi à un contexte en pleine mutation. Le champ des responsabilités des collectivités locales évolue sur des périmètres différents en lien avec la montée en puissance des communautés de communes.

Prudence et mutualisations

Pierre Commenville, directeur du Parc national des Ecrins - Conseil d'administration du 12 mars 2018 - © photo P.Saulay - Parc national des Ecrins Pour le budget 2018, l'adaptation est annoncée également. L'implication du Parc national dans une vingtaine de programmes co-financés, dont 8 européens, est un facteur de fragilisation de sa trésorerie.  La prudence nécessaire se traduira de manière plus concrète lors du prochain budget rectificatif de l'établissement, avec "la nécessité de ralentir des actions" indique le directeur, Pierre Commenville. Pour autant, les financements alloués à l'entretien des sentiers et les crédits d'interventions pour soutenir des projets sur le territoire seront préservés.

Conseil d'administration - 12 mars 2018 - © photo P.Saulay - Parc national des Ecrins "Ce sont deux enveloppes que nous ne voulons pas sacrifier" affirme Bernard Héritier, président du Conseil d'administration.  

La mutalisation des moyens avec d'autres structures sont des pistes d'économies déjà engagées. C'est le cas par exemple pour l'accueil des visiteurs, associant les offices de tourisme intercommunaux et les Maisons du parc dans une mission commune, dans le Champsaur, le Valgaudemar ou encore à Châteauroux-les-Alpes. 

"Nous devons démontrer ce que l'on apporte au territoire" souligne aussi le président. Pour cela, il est envisagé d'avancer d'une année le premier bilan de la charte, prévu en 2019. Un travail qui devra avoir valeur de plaidoyer quant aux résultats du partenariat impulsé par la loi de 2006 sur les parcs nationaux et dans le contexte des objectifs du gouvernement pour 2022.

Conseil d'administration du 12 mars 2018 - © photo P.Saulay - Parc national des Ecrins Expérimentation, expertise... et moyens

Comme de coutume, la question du loup a été l'occasion de longs échanges au sein de l'assemblée, à la faveur de la présentation du nouveau plan national "Loup et activités d'élevage".

Constats de prédation, conditions d'hébergements des bergers, communication autour des chiens de protection... Les grands domaines d'actions du Parc national restent d'actualité.

Le souhait national serait que, du fait de leur spécificité, les Parcs nationaux soient des "lieux d'expérimentation" pour proposer des modes d'actions originaux d'accompagnement du monde agricole, sans déroger à la préservation et à la quiétude de la faune sauvage. Pour le directeur, le "cas par cas" et l'adaptation sont les maîtres mots de l'action locale que doit porter le Parc national.

"Nous sommes prêts à nous doter de l'expertise nécessaire, à mener ce type d'action personnalisée mais on ne peut pas répondre à ce type de demande avec des pertes de postes et la diminution de la subvention de fonctionnement " ajoute Bernard Héritier.

C'est sous la forme d'une motion que le Conseil d'administration va affirmer sa volonté d'action et le besoin des moyens nécessaires pour y parvenir.