GeoNature sur le podium

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Un troisième prix au défi Ebbe Nielsen 2019 du GBIF récompense les services rendus par cet atlas-web développé par des équipes des Parcs nationaux des Écrins et des Cévennes pour faciliter l'accès aux connaissances locales sur la biodiversité... et reproductible partout dans le monde.

Donner à tous et partout un accès libre aux connaissances sur la biodiversité : c'est l'objectif du GBIF—Global Biodiversity Information Facility (=Système mondial d’information sur la biodiversité), un réseau international et une infrastructure de recherche financés par les gouvernements.  

Chaque année, le "concours Ebbe Nielsen" vise à encourager les scientifiques, les informaticiens, les modélisateurs de données, les cartographes et autres experts à utiliser des données sur la biodiversité en libre accès.

Cette année, c'est un système open-source, développé par Jorge Velásquez-Tibatá de Colombie, qui arrive en tête de la liste des neuf lauréats. Ce système optimise la sélection de sites pour combler les lacunes dans les données sur la biodiversité : WhereNext gagne le défi GBIF Ebbe Nielsen 2019

Trois équipes se partagent le deuxième prix et cinq autres finissent en troisième position dont les équipes de GeoNature-atlas. A une échelle internationale, c'est une reconnaissance appréciée par les développeurs et initiateurs du projet : Jordan Sellies, Théo Lechémia, Gil Deluermoz et Camille Monchicourt du Parc national des Ecrins et Amandine Sahl du Parc national des Cévennes.

GeoNature-atlas permet à qui le souhaite de publier un atlas en ligne de la biodiversité avec les données GBIF de sa région.

En s’appuyant sur leurs efforts déployés précédemment pour publier des données sur la biodiversité des parcs nationaux français, cette équipe montre comment les services web du GBIF peuvent faciliter l’accès aux connaissances locales sur la biodiversité. Des groupes à différentes échelles (pays, villes, états) peuvent publier un atlas en ligne sur la biodiversité, permettant aux citoyens de n’importe où de découvrir la richesse de la biodiversité locale, les menaces auxquelles elle est confrontée et l’importance de la préserver.

Voir l'article (en anglais) qui présente la démarche et la méthode pour reproduire le projet n'importe où dans le monde... de la Jamaïque à Copenhague !

 

Camille Monchichourt, responsable du pôle SI du Parc national des Ecrins, explique la génèse du projet et de la candidature :

"En 2016, nous avons créé l'application web open source GeoNature-atlas  pour publier les données de biodiversité du parc national des Ecrins à tout le monde dans un site internet simple et ouvert :  Biodiv'Ecrins : http://biodiversite.ecrins-parcnational.fr

Cet outil a ensuite été utilisé dans d'autres territoires français dans les Parcs nationaux du Mercantour ou de la Vanoise, les pays de Loire... , http://observatoire.parc-naturel-normandie-maine.fr/atlas ou encore https://atlas.lashf.org

Au-delà du contexte français, notre projet a donc été de le faire fonctionner dans un contexte international, basé sur des données du GBIF. 

Les données brutes sont principalement utilisables par des experts et des techniciens mais un des enjeux majeurs de la biodiversité est d'impliquer tout le monde. 

Notre objectif avec ce projet est de rendre facile pour un pays, un état, une ville de publier un atlas en ligne de la biodiversité, afin que tous les citoyens puissent découvrir sa biodiversité locale et environnante, sa richesse mais aussi sa fragilité et l'importance de la préserver. 

Une nouvelle version a commencé à être travaillée dans le cadre du stage de BTS  de Jordan Sellies, pour qu'elle soit multilingue, compatible avec les référentiels du GBIF ainsi que leurs données d'occurrences et leur API. 
Le projet est entièrement basé sur des données ouvertes (GBIF et OpenStreetMap) et des outils libres (Ubuntu, QGIS, PostgreSQL, Python, Flask, Apache, Bootstrap et GeoNature-atlas).

Nous avons pris soin de rédiger une documentation complète, de partager les scripts pour rendre la procédure reproductible et aussi simple que possible.

Concernant le GBIF, notre objectif était de montrer que cette base de données mondiale peut être utilisée dans un contexte local pour offrir un accès simple à la connaissance de la biodiversité environnante. 

Nous voulions montrer qu'en partageant des outils et des données libres, on peut facilement créer des sites web compréhensibles par tous, dans une approche collective. 

Et rendre cela possible pour des pays, états ou villes qui souhaitent mettre en avant, partager et diffuser leur biodiversité locale avec un site web ouvert et intuitif. 

En permettant à tous un accès local, simple et illustré aux données, nous espérons que cela va encourager les organisations de pays, états, communes et villes à faire la même chose sur leur territoire et promouvoir leur biodiversité locale pour tous. 

Ce projet a aussi pour objectif de promouvoir les données, les contributions et les contributeurs du GBIF à un nouveau public. 

Enfin, nous pensons qu'en offrant une vue d'ensemble simple et locale des données du GBIF, cela peut aider à identifier des manques de connaissance et encourager les gens à contribuer."

L'ensemble de ces travaux répond à la recommandation d'un groupe d'experts de l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économiques), en date de 1999 : “Permettre aux utilisateurs de naviguer et de mettre en oeuvre une vaste quantité d’information sur la biodiversité, d’avancer la recherche scientifique,… de servir les intérêts économiques et sociétaux, et de fournir une base sur laquelle notre connaissance du monde naturel évoluera rapidement tout en évitant la duplication des efforts et des dépenses.”

Pour en savoir plus sur les travaux initiés par le Parc national des Ecrins