Les 25 ans de la réserve intégrale du Lauvitel

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La réserve intégrale du Lauvitel fête ses 25 ans ! Pour l’occasion, le Parc national des Écrins et les maires du Bourg-d’Oisans et des Deux-Alpes ont invité de nombreux partenaires et habitants à se réunir à la Danchère pour monter jusqu’au chalet du Parc national situé au bord du lac Lauvitel, ce mercredi 21 octobre.

Vue sur la réserve intégrale depuis la rive opposée

La réserve intégrale du Lauvitel, 25 ans de sciences sur un territoire d’exception

Plusieurs maires, conseillers municipaux, le conseiller départemental Gilles Strappazzon, Bernard Héritier, le président du conseil d'administration du Parc, ainsi que son directeur Pierre Commenville étaient présents, tout comme les acteurs de la gestion des espaces naturels de l’Isère. Les services de secours en montagne le PGHM de l’Isère, la CRS des Alpes, et des propriétaires riverains du lac étaient également présents.

La montée vers le Lauvitel a été l’occasion de riches échanges entres des acteurs aux fonctions diverses. Elle a été agrémentée d’une présentation, avec Aline Richard, représentante de EDF, nous expliquant la gestion des prises d’eau du Lauvitel et de la Muzelle alimentant la centrale hydroélectrique de Pont Escoffier située en aval ainsi que la cogestion PNE-EDF des passerelles de franchissement des ouvrages EDF et des sentiers.

Dicussions et échanges entre les acteurs présents

Une fois arrivés au bord du lac du Lauvitel, Richard Bonet, chef du service scientifique du Parc, a pris la parole accompagné de Jérôme Forêt, chargé de mission, pour présenter la réserve intégrale, retracer l’histoire de sa création et les principales études conduites depuis.

L’absence de sylviculture ou de pastoralisme, de sommets connus ou d’intérêt patrimonial a encouragé la création de la première Réserve intégrale de France sur une partie du lac du Lauvitel, en 1995.

Richard Bonet, chef du service scientifique du PNE, et Jérôme Forêt, Chargé de missionClassée en catégorie 1a par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), cette « aire protégée gérée à vocation scientifique » permet d’observer l’évolution des écosystèmes sans interventions humaines. Parmi les études en cours, en 2013 a été lancé l’Inventaire général de la Biodiversité. Aujourd’hui, environ 3000 espèces ont été recensées grâce à cet outil et nous estimons que la même quantité reste à découvrir. Parmi ces espèces, dont la plupart sont des invertébrés, 11 sont nouvelles pour la France et 4 pour la science.

Au delà de ces données biologiques, des mesures physiques sont également pratiquées comme par exemple le relevé de la météorologie du vallon. L’importance du travail en réseau avec de nombreuses universités, d’autres gestionnaires de réserves, d’alpages ou de forêts a également été mis en évidence.

L’accès à ce site unique a été limité à 120 journées/hommes en 2020, avec une moyenne de 80 journées/hommes/an depuis la création de cette réserve intégrale. Parmi les personnes autorisées à entrer, 85 % sont des chercheurs ou des agents du Parc. Le quota d’entrée est établi par le conseil scientifique du Parc. Cette réserve s’ouvre également au public une matinée par an à l’occasion des journées européennes du patrimoine.

Une fréquentation du lac qui bat des records pendant la saison estivale 2020

Cette faible fréquentation de la réserve fait pourtant face à un paradoxe lorsqu’on se penche sur les chiffres de fréquentation de 2020 de l’autre rive du lac Lauvitel. Cette rive opposée, accessible au grand public, a en effet reçu plus de 30 000 visiteurs comme l’a expliqué le chef du secteur Oisans-Valbonnais, Pierre-Henri Peyret.

Autres chiffres marquants pour le site en 2020 :

  • Un pic de 1 000 personnes le 15 août,
  • 200 personnes par jour en moyenne,
  • 42 bivouac et 100 personnes comptabilisées au cours d’une nuit au pré de la Selle,
  • 25 procès-verbaux dressés par les agents du Parc, le double par rapport à l’an dernier,
  • 31 % de visiteurs de plus en comparaison à 2019.

Ces éléments font du lac du Lauvitel l’un des sites les plus fréquentés de l’Oisans et du parc national. La préservation de cette zone située en cœur de parc en est impactée sachant que les bonnes pratiques en montagne, la réglementation ou encore le rôle de la réserve intégrale sont peu connus du grand public.

Pierre-Henri Peyret dévoile les chiffres de l'été 2020Les gestionnaires ont échangé sur des moyens à mettre en œuvre pour accompagner cette forte fréquentation. Une question complexe pour ces acteurs passionnés : comment permettre la venue de visiteurs tout en garantissant le respect et la préservation de ce type de milieux naturels ?...

Pour cela, d’éventuelles réponses ont été proposées : le développement d’un tourisme scientifique, un contenu plus qualitatif et éducatif via les réseaux sociaux, l’installation de toilettes sèches - qui seraient une première pour le Parc - et la présence physique d’un agent au départ du sentier délivrant l’information nécessaire aux visiteurs.

Les élus, maires, président et directeur du PNE réunis

Cette matinée d’information s’est terminée autour d’un pic-nic adapté aux conditions sanitaires actuelles mais également aux conditions météorologiques particulièrement venteuses ce jour là. Cela a permit de continuer les échanges et clôturer une belle journée de partages en montagne.

 

Pour en savoir plus :

http://www.ecrins-parcnational.fr/thematique/reserve-integrale-du-lauvitel

http://www.ecrins-parcnational.fr/dossier/reserve-lauvitel-grand-inventaire

 

Document(s) à télécharger :

ASCOMYCOTA - Rapport Lauvitel 2020