A la différence de la marmotte, c’est un animal difficile à observer. Cet oiseau de haute montagne, adapté à des conditions de vie très rudes, est un rescapé des âges glaciaires préhistoriques !
Un habitant qui se déplace en fonction des saisons
En France, on le trouve dans les alpes et les Pyrénées, aux alentours de 2500 m d’altitude et jusqu’à 3000 m (été). En automne et au printemps, il vit dans les zones rocailleuses. En été, il opte pour des prairies de haute altitude, où l’on trouve plus de végétation. En hiver, il s’abrite dans des creux abrités du vent. Il peut y passer des journées entières pour limiter ses dépenses énergétiques en cas de mauvais temps. Le lagopède fréquente aussi des endroits dégagés pour voir venir le danger. A l’inverse, à la belle saison, il peut faire plusieurs kilomètres en une seule journée.
Les lagopèdes ont des zones d’hivernage où ils forment souvent de petits groupes. Au printemps, ils se séparent : ils rejoignent les sites de reproduction, où les mâles défendent leur territoire (période des chants). Ils vivent donc en couple durant cette période, jusqu’à l’éclosion des œufs en été. La poule élève alors sa nichée pendant quelques semaines et le mâle rejoint d’autres oiseaux (mâles et femelles en échec de reproduction). Les poussins grandissent vite et vers septembre les nichées retrouvent les autres adultes. Tout ce petit monde se retrouve et forme des groupes d’oiseaux pouvant être assez importants. C’est à cette période des « rassemblements automnaux » qu’on peut trouver le plus d’oiseaux ensemble, plusieurs dizaines. Ils rejoignent ensuite leur zone d’hiver respective, parfois à plusieurs dizaines de kilomètres.
Le seigneur du froid !
Lors de la dernière glaciation pendant la Préhistoire, le lagopède vivait dans les plaines, avec les mammouths, les rhinocéros laineux, …
C’est un super héros de l’adaptation, un oiseau des grands froids ! Comme le lièvre variable, c’est une « relicte glaciaire », qui a survécu à la fin de la dernière grande période de froid sur terre, entre 115 000 et 11 000 ans. Aujourd’hui, on le trouve surtout vers les hautes latitudes (Scandinavie,...) où il a pu se maintenir contrairement au reste du continent où il a « suivi » le recul de son habitat vers la haute montagne (Alpes et Pyrénées).
Aussi appelé perdrix des neiges, son nom « lagopède » vient du grec qui signifie « patte de lièvre ». En effet, ses pattes sont recouvertes de fines plumes toute l’année, mais plus longues en hiver. Comme des raquettes, elles l’aident à marcher sur la neige, et lui tiennent bien chaud comme des chaussettes !
Quel mode de vie ?
En hiver, il se déplace peu, seulement pour fuir le danger ou pour se nourrir de petites branches d’arbustes dépassant de la neige, de brindilles dégagées par le vent, … et peut résister à des périodes de jeûne. En été, son régime alimentaire change : l’adulte mange surtout des petites baies et des feuilles tendres. Les poussins attrapent des insectes, des araignées et même des escargots.
Il vit en groupe de 2 à 10 individus en moyenne. On dit de lui qu’il « piète ». C’est-à-dire qu’il marche ou court plus souvent qu’il ne vole. A l’approche d’un danger, il reste immobile. Ce n’est qu’au dernier moment qu’il s’envole.
C’est le roi du cache-cache ! Au printemps, le lagopède alpin perd progressivement ses plumes blanches tandis que des plumes grises poussent. Il est alors un peu des deux couleurs. A l’automne, c’est l’inverse : des plumes blanches poussent en plus grand nombre tandis que les grises tombent. Sa mue se fait en quelques semaines. Le lagopède alpin compte sur son camouflage pour ne pas être vu par ses prédateurs : renards, rapaces, ...
Il chante tous les jours toute l’année mais c’est surtout d’avril à fin juin pour la période de reproduction ! Le coq s’installe sur un promontoire rocheux pour chanter. Il n’est pas rare d’entendre les mâles chanter deux fois par jour à l’aube. Par le chant, les coqs délimitent et défendent leur territoire, comme beaucoup d’espèces.
Les lagopèdes choisissent des replats pour pondre dans les cailloux. Les poules couvent en moyenne 6 œufs par an, entre fin juin et fin août. En moyenne, seul un poussin de la couvée survivra à l’hiver suivant…
Comment observer sa présence ?
Il est plutôt rare de le voir sans le faire s’envoler du moins. Il est plus facile de l’entendre. En hiver, on le repère grâce aux indices de présence : crottes, plumes, loges hivernales, traces. Ses traces en forme de pattes de poule sont reconnaissables sur la neige
En hiver si les conditions sont rudes, les oiseaux se laissent recouvrir par la neige, ce qui forme de petites loges individuelles. Ils sont donc isolés des températures dans la couche de neige, comme dans un igloo. Les crottes s’accumulent dans cette loge jusqu’à ce que l’oiseau sorte. C’est souvent ses crottiers que l’on retrouve.
On fait attention à lui !
C’est un animal très vulnérable du fait de sa vie au sol. Il est mis en danger par les pratiques récréatives (chasse, photographie, ski de randonnée, trail, randonnée), par le changement climatique (obliger de monter en altitude pour chercher les conditions favorables dû à la perte de son habitat), par les aménagements en haute montagne (dérangement et perte d’habitat dû aux pistes de ski, remontées mécaniques, chemins, retenues colinéaires) et par les activités pastorales.
En pratiquant toutes ces activités, on risque d’occasionner un stress chez l’oiseau pouvant entraîner du parasitisme en hiver et une baisse de fécondité au printemps. Même si on ne voit pas d’oiseau, il y a peut être une poule sur un nid à proximité du sentier. On peut les déranger sans le savoir !
C’est pourquoi, en montagne, il faut ouvrir l’œil et observer avec patience : des crottiers, des œufs, des plumes, des traces de pattes, ... Il est important de rester discret, rester sur les sentiers en été ou les pistes de ski et respecter les zones de quiétud
Le savais-tu ?
Le lagopède alpin et le tétras-lyre sont de la même famille : celle des galliformes. Ce sont des « supers poules » qui vivent en haute altitude, et qui ce sont habituées au clima
Le lagopède alpin toute l'année !
Dans la catégorie ci-dessous "Pour en savoir +...", on te propose de relier chaque mue du lagopède à sa saison. A toi de jouer !
Sur le site internet du parc :
A écouter :
A regarder :
Activités
- Retrouve les lagopèdes si bien camouflés de la photo!
Ouvrez l'oeil ! Trouvez les sept lagopèdes
- Associe chaque mue à chaque saison et à son discours ! Le lagopède alpin est un galliforme de montagne. Il n’a pas le même plumage toute l’année. Son changement de plumage s‘appelle aussi la mue.
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Un autre fichier contient aussi les réponses !
cf fichier pdf : Correction jeu lagopède