Bouquetins voyageurs

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Certains bouquetins sont de vrais voyageurs... En 2018, le programme de capture et de marquage des bouquetins se poursuit dans le cadre d’un programme Interreg transfrontalier. Pas encore de résultats en commun mais, dans les Écrins, déjà quelques surprises...

Capture de Dimanche © R. Papet, Parc national des ÉcrinsQuatre espaces naturels français et quatre autres italiens sont engagés dans un programme commun pour améliorer la connaissance sur l'utilisation du milieu, la sélection de l'habitat, le statut sanitaire et la diversité génétique de cette espèce emblématique des Alpes (programme Alcotra Lemed-Ibex).

Certains bouquetins sont voyageurs et nous n’avons sans doute pas fini d’être surpris...

Nous l’avons été récemment en particulier avec Sirac, jeune mâle de 6 ans Capturé début mai 2018 sur le territoire de la commune de Champoléon (Champsaur), il nous a gratifiés d'un aller retour dans le Valgaudemar (entre les refuges de Gioberney et du Pigeonnier), puis d'un long déplacement jusque dans l'Oisans dans le secteur du Rochail.

Au-delà de la performance (66 km en trace directe de localisation à localisation en à peine 15 jours !), c'est la preuve que les populations de bouquetins du Champsaur / Valgaudemar et du Valbonnais / Oisans échangent des individus, et sans doute du patrimoine génétique.

Migration Sirac 2018 © Parc national des ÉcrinsL'observation d'animaux marqués visuellement nous avait déjà permis de nous douter de ces échanges, mais aujourd'hui nous disposons également du « corridor » qui leur permet de passer d'une population à l'autre.

Autre grand voyageur, Dimanche. Suivi depuis plus de 3 ans, Dimanche nous a apporté la preuve des échanges qui ont lieu entre la population du massif des Cerces (au nord de la vallée de la Guisane) et les populations italiennes du Val de Suze, en effectuant des trajets aller-retour entre le lac du Chambon (dans l’Oisans) et le col du Mont-Cenis.

Après avoir passé l'hiver à l'extrême est de son territoire, il s'est rapproché de la frontière ce printemps. Grâce à une coopération franco-italienne, Dimanche, dont les piles du collier GPS arrivaient en fin de vie, a pu être recapturé à Rochemolles, au-dessus de Bardonnechia, et équipé d'un collier neuf.

Capture de Dimanche © R. Papet, Parc national des Écrins

Un grand coup de chapeau et un grand merci à nos collègues de l'ex Corpo Forestale, de la Vigilanzia Faunistica Ambiantale de la région de Suze et de la faculté de Turin.

 Capture de Dimanche © R. Papet, Parc national des Écrins

Dimanche a rejoint la population des Cerces pour passer l'été derrière le Grand Galibier.

Migration Dimanche 2018 © Parc national des Écrins