Patrimoine bâti

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Village de Prapic ©Saulay Pascal - Parc national des Ecrins

Un inventaire de l’ensemble des éléments immobiliers situés dans le cœur du parc national a été réalisé en 1994. Utilisé et mis à jour, cet outil continue d’éclairer et d’accompagner l’ensemble des services du Parc dans la gestion quotidienne des demandes d’autorisation de travaux.

Pour la gestion du petit patrimoine bâti (fours, chapelles et autres éléments du patrimoine architectural du quotidien) comme pour l’aménagement d’un site d’accueil des visiteurs en milieu naturel, les modes d'intervention s'appuient sur les savoir-faire locaux.

Hameau de Confolens-le-Haut ©Albert Christophe - Parc national des Ecrins

En 1994, le Parc national des Ecrins a confié à l’atelier « Architecture et montagne » de l’école d’architecture de Grenoble, associée au bureau d’étude Nicolas Maurin, une mission en vue de définir une politique de gestion des ensembles bâtis et des constructions présentes dans le cœur du parc national des Ecrins.

Cet inventaire comporte un ensemble de prescriptions architecturales et techniques, applicables aux différentes constructions présentes à l’intérieur de ce territoire. Il est conçu pour être l’outil d’une politique de gestion.

De l'inventaire...

Le cœur du parc comprend un patrimoine varié, reflet d’activités multiples et de pratiques sociales diverses.

Travaux - Temple de Dormillouse ©Stéphane D'Houwt - Parc national des Ecrins L’identification des principaux types architecturaux est lié aux différentes pratiques de l’espace et aux époques différentes auxquelles furent bâtis ces abris d’altitude, adoptant alors des techniques et des matériaux différents.

Cet inventaire fonde ainsi une approche particulière pour les interventions dans le cœur du parc.

Les enquêtes de terrain permettent de collecter un corpus de techniques concernant plus particulièrement la gestion des sols, les murs en pierres sèches et la maçonnerie traditionnelle.

La connaissance de ces techniques de gestion est aussi complétée par le travail d’identification réalisé au cours des différents projets de restauration de d'ouvrages bâtis (sentiers, murs, murets, jas, canaux,...).

Toutes ces connaissances forment aujourd’hui le terreau des attitudes et intervention dans les espaces naturels et sur les constructions patrimoniales du cœur du parc.

... aux réalisations concrètes

Les applications sont multiples. Sans ce travail, le projet d’aménagement du site du Pré de Mme Carle n’aurait pas été réalisé comme il est aujourd’hui, avec des matériaux endogènes dits « de cueillette », avec des techniques issues du territoire et des pratiques usuelles locales. Le projet est réversible, neutre dans son impact sur les milieux si on fait exception de l’impact de l’automobile.

Chapelle de la Saulce - Prapic ©Baret Yves - Parc national des Ecrins A Prapic, en 1999, dans la réalisation de l’aménagement complet de l’itinéraire du Saut du Laïre, la singularité de la méthode d’analyse et d’intervention a permis d’appréhender ce projet comme un ensemble cohérent d’interventions aux différentes échelles de paysages.

La gestion des ouvrages existants est réglée partout par une application stricte des enseignements de cet inventaire, en ce qui concerne la création d’équipements nouveaux, cet outil de gestion reste perfectible.

Dans le cas de la construction de cabanes d’alpages et de nouveaux refuges par exemple, une approche volontariste du projet est mise en œuvre.

Construire en coeur de parc implique de définir un nouveau cahier des charges pour le maître d’ouvrage, des attitudes différentes, des performances environnementales avérées et la prise en compte du caractère propre de chaque site, chaque situation.

Construire dans un espace protégé implique de définir un nouveau cahier des charges où le territoire est partie prenante du programme et où les missions génériques de l’établissement Parc sont elles aussi au cœur du projet.

L'architecture traditionnelle est un creuset pour une architecture contemporaine respectueuse de son environnement.

L’architecture traditionnelle est éminemment environnementale : peu de transports, pas de déchets, recyclage naturel des matériaux collectés sur site, économie de moyens, diversité culturelle et techniques des savoir-faire. Un bouquet qualitatif auquel les constructions conventionnelles ont tourné le dos pendant les trente glorieuses.

Si l’inventaire a montré la très grande diversité des constructions au cœur du parc, il a révélé aussi quelques merveilles, modestes intemporelles, les cabanes de la Terce à Prapic sont une leçon d’architecture, d’urbanisme, alliant la fonctionnalité, et cela de manière inconsciente, a une esthétique de la construction remarquable.

Travaux - Temple de Dormillouse ©Stéphane D'Houwt - Parc national des Ecrins

Le Parc national des Ecrins ne peut pas être en deçà des préoccupations universelles de gestion de la biodiversité, celle-ci est aussi et avant tout culturelle, le coeur du parc est un miroir mais aussi un laboratoire pour de nouvelles approches plus pertinentes, plus innovantes, qui deviendront demain des références.

Pour cela, le Parc conforte ses engagements du territoire et de son patrimoine bâti dans la mise en oeuvre de la charte, il apporte son expertise, son appui au montage de projets et, pour certains d'entre eux, des financements tant pour des compléments d'études que pour la réalisation de travaux.

A lire

Au centre de documentation du Parc national des Ecrins :

  • Inventaire et gestion du patrimoine architectural de la zone centrale du parc national des Ecrins : rapport de présentation, recommandations, Ecole d'Architecture de Grenoble et Bureau d'études Nicolas Maurin, 175 p., 1996
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